Annales des Mines (1908, série 10, volume 14) [Image 101]

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FABRICATION DE LEUR ARMATURE ET POSE

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LES CABLES SOUS-MARINS

Il est d'usage, en effet, de poser d'abord F atterrissement à l'une des extrémités, puis de se porter à la seconde, et d'y poser également l'atterrissement. On remarquera que l'existence de cuves à bord crée une difficulté particulière pour le maintien de l'assiette du chargement. Voici un navire chargé de câble, qui quitte le port. Ses cuves sont pleines, ses water-ballasts sont pleins. En cours de route, les chaudières vident quelquefois les cinq ballasts. Il faut alors les remplir d'eau de mer. Arrivé sur le théâtre des opérations, le navire file ses deux atterrissements et allège son arrière. On vide alors le ballast avant. Le navire se trouve donc doublement allégé, puisque à l'arrière ses cuves III et IV sont vides, et qu'à l'avant le ballast l'est aussi. La pose se continuant d'une façon normale, la cuve I de l'avant se vide, puis la cuve II; l'avant se relève donc fortement. Pour rétablir l'équilibre, il va falloir remplir à nouveauté ballast d'avant. Ce délestage en pleine mer que constitue la pose d'un câble ne va donc pas sans quelque complication, et l'on comprend comment certains navires ayant des waterballasts moins puissants que ceux du François-Arago sont amenés à mettre tout à profit pour former caisse à eau. On comprend également l'avantage qu'il y a à terminer la pose d'un câble près des côtes, dans le voisinage d'un port, où il sera facile de charger un lest plus ou moins rémunérateur dans les cuves vides. 2° LES PONTS ET LES PASSERELLES — Je n'insisterai pas sur le faux-pont, qui porte principalement les cabines, carrés, etc. J'arrive tout de suite au pont proprement dit, qui porte la machine de pose, les chemins de roulement, etc., et qui est. divisé en pont avant et pont arrière. L'arrière et l'avant sont réunis par une coursive tribord

et une coursive bâbord, aux abords desquelles se trouvent les cabines des mécaniciens, les cuisines, le service des escarbilles, les cabines des lieutenants et, tout à fait sur l'avant, le local du laboratoire. Par-dessus les coursives règne le « spardeck », conduisant à la chambre de veille, d'où l'on commande la chaîne du servo-moteur du gouvernail, également situé sur ce « spardeck » . A tribord et à bâbord du « spardeck » , les quatre canots de sauvetage. Au-dessus de la chambre de veille, la passerelle de commandement avec les appareils de relèvement. A. Chemins de roulement et holding-back. — Les chemins de roulement, qui mènent les câbles des cuves à la machine de pose, sont établis sur le pont, à tribord, dans la coursive. Ce sont des chaises en fonte fixées sur de . gros billots en bois. Chaque chaise porte un galet horizontal, quelquefois des galets verticaux, le plus souvent des oreilles qui s'opposent au déplacement du câble. Le câble part de l'écubier situé au centre de l'hiloire; se renverse sur un quadrant en fonte et gagne le chemin des chaises. Ce chemin conduit au « holding-back » ou table de friction, précédant immédiatement le tambour de la machine de pose. Le « holding-back » est le même sur tous les bateaux. Sur la table, inclinée suivant la tangente à la circonférence du tambour de pose ou du jockey d'entrée, se trouve une double rangée de demi-cylindres verticaux. L'une des rangées est fixe; les pièces de l'autre sont disposées de manière que chacune d'elles se trouve en regard de l'espace laissé libre entre deux pièces de la première rangée. En rapprochant ou en éloignant l'une de l'autre les deux rangées au moyen de vis, on fait serpenter entre les demi-cylindres plus ou moins profondément le