Annales des Mines (1908, série 10, volume 14) [Image 16]

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SDR L'EXPLOITATION DES MINES DE PONTPEAN

NOTICE HISTORIQUE

été sinon prospères, du moins consacrées à une exploitation normale ou au développement des travaux. Il est difficile de préciser quelle était l'étendue finale de ceux-ci, faute de plans dressés au moment de l'abandon. Les seuls puits mentionnés explicitement par Blumenstein sont le puits allemand, dont il sera question dans la période suivante, mais qui a disparu depuis longtemps, et le puits de Bicêtre, resté en service jusqu'à une époque récente (Voir Pl. II). Il convient d'y ajouter probablement, d'après le deuxième rapport de Blumenstein, le puits du Chapelet (*), dont le nom dérivait de celui de la machine d'épuisement qui y était installée. La profondeur de ces deux puits ne dépassait pas sensiblement une quarantaine de mètres. L'obstacle principal au développement de l'exploitation avait été l'affluence des eaux; pour le vaincre,, on avait eu recours exclusivement à l'emploi des moteurs animés, qui s'étaient montrés d'une insuffisance absolue. Il n'y avait, à cette époque, qu'un seul moyen pratique d'assurer l'épuisement à une profondeur plus grande, c'était de créer un aménagement hydraulique d'une puissance suffisante. Mais cette combinaison était loin d'être d'une application facile dans un pays aussi peu accidenté que les environs de Rennes ; on allait en avoir la preuve au cours de la deuxième période d'exploitation. Les droits, biens et effets de la société en liquidation devaient être mis aux enchères le 15 mars 1742 ; la vente ne put avoir lieu faute d'acquéreur. Après diverses publications et remises aux enchères, la subrogation à la concession des mines de Bretagne et du Bourbonnais, ainsi qu'aux droits résultant des conventions passées par l'ancienne société avec les propriétaires de la surface, fut adjugée le 27 août 1745, pour un prix de 40. 300 livres, à M c Roussel, avocat au Conseil du Roi, agissant pour compte de (*) Porté au plan reproduit Pl. II sous le nom de «Puits du Chapetit»

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mc

M Danycan, veuve du concessionnaire primitif . L' adjudication fut approuvée par arrêtdu Conseille 25janvier 1746 ; M m ° Danycan paya à un séquestre nommé par le Conseil, le prix principal plus les frais d'adjudication et, une fois en possession, renonça aux droits que l'ancienne compagnie .avait sur les mines du Bourbonnais. Les mines de Bretagne, à l'exception du groupe de Huelgoat-Poullaouen, étaient encore un champ assez vaste pour le développement de

son activité.

Deuxième période de l'exploitation (1745-1765). — Pendant cinq années environ M mc Danycan reconstitua et développa l 'exploitation par ses propres moyens, dans des conditions sur lesquelles les documents font à peu près défaut. Les documents contemporains énoncent simplement qu'elle aurait trouvé beaucoup de minerai en faisant faire des fouilles en divers points, sans préciser quels étaient ces points. Ils ne se trouvaient certainement pas au Sud des travaux de la première compagnie, car on verra plus loin que le puits allemand, déjà mentionné antérieurement, se trouvait encore, en 1761, vers l'extrémité Sud de l'exploitation. Ce ne pouvait donc être qu'au Nord, de l 'autre côté de la Seiche, dans la région qui a été désignée par la suite sous le nom de la Nouvelle Mine. Cette manière de voir éclaircit bien des points qui jusqu'ici étaient restés obscurs, notamment l'application du nom de Nouvelle Mine à une région située à l'extrême Norddes affleurements connus et qui ne paraît pas avoir été explorée pendant la période de 1730-1741. Elle est confirmée par une indication tirée de la description de la machinerie hydraulique de Pontpéan, publiée en 1755 dans l'Encyclopédie. Dans cette description, sur laquelle nous aurons à revenir plus loin, le puits du Chapelet, ouvert entre 1731 et 1740, est désigné sous le nom de puits de l'Ancienne Mine ; personne n'avait donc, en 1755,