Annales des Mines (1908, série 10, volume 13) [Image 118]

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COMMISSION

DES RECHERCHES

SDR LE

GRISOD

On les saisit alors avec une pince en bois et on les plongevivement dans une grande terrine pleine d'eau froide (la< température a varié de 12° à 15° dans nos essais). Cet essai par trempe, qui correspond à l'essai n° II de Frameries, mais avec des températures initiales et finales bien connues, a montré une supériorité absolue des verresd'Iéna sur les verres en cristal actuellement employés dans nos houillères. Dix verres neufs, pris dans l'approvisionnement des mines de Lens et de Liévin, ont tous étéfissurés au moment de la trempe dans l'eau froide. Dix verres d'Iéna de chacune des deux marques sont restés intacts et sans la moindre craquelure. II. Essais par chauffage. — Pour rendre la température bien régulière sur toute la surface des verres, tout en permettant d'obtenir au besoin un chauffage beaucoup plus énergique que dans une lampe placée au milieu de mélanges explosifs en vitesse, nous avons adop.té le dispositif suivant : Le verre est placé au-dessus et dans l'axe d'un bec Berzelius annulaire (de 45 millimètres de diamètre) à fort débit de gaz, et pouvant donner une flamme de 55 millimètres de diamètre à la sortie du bec. Le verrerepose sur un cylindre métallique de diamètre, soit plus petit que celui du verre, si l'on désire obtenir une colonne de flamme ne léchant pas les parois du manchon, soit d'un diamètre égal, si l'on veut que la colonne de flammetouche les parois du verre. Une forte rondelle en amiante est intercalée entre le cylindre métallique et le manchon en expérience pour éviter les échauffements par conductibilité. Le manchon est surmonté d'un autre manchon en verre d'Iéna pour augmenter le tirage et maintenir ainsi très régulière la forme de la veine de gaz en combustion dans la traversée du verre en expérience.

SUR DES

VERRES

DE

LAMPES

DITS

VERRES

D'iÉNA

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En haussant plus ou moins le support du manchon en expérience, et en diminuant ou augmentant le débit du gaz, on peut également faire varier le diamètre du cylindre de gaz dans la traversée du manchon en expérience, et rapprocher ainsi plus ou moins la flamme des parois du verre. On peut donc échauffer à volonté les manchons soit progressivement, soit brusquement, suivant le diamètre du cylindre de gaz en combustion, et même augmenter son diamètre au bout d'un temps déterminé de chauffe. Nous avons fait ainsi les essais suivants : a) Chauffage pendant cinq minutes avec flamme de 20 millimètres de diamètre, puis pendant cinq minutes avec flamme de 37 millimètres de diamètre, laissant encore 6 à 7 millimètres d'intervalle entre la zone en combustion et les parois du verre. Les verres d'Iéna ainsi essayés sont toujours restés intacts. Les verres en cristal ordinaire ont donné 3 ruptures sur 10 essais pendant la seconde période, au bout de 0'50", l'35" et 2' 50" de chauffage au diamètre de 37 millimètres. ^Chauffage pendant cinq minutes avec flammes remplissant entièrement le verre, celui-ci étant placé froid dans l'appareil, à 8 millimètres seulement au-dessus de 1 orifice du bec Berzélius, la pression du gaz mesurée à quelques centimètres avant son entrée dans le bec étant de 50 millimètres d'eau. Les verres en cristal ordinaire se sont tous régulièrement brisés aussitôt après l'allumage (après 5" en moyenne), le plus souvent en volant en éclats avec explosion. Les verres d'Iéna ont donné les résultats suivants :