Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 247]

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le rapporteur, mais au point de vue plus général indiqué dans les observations qui précèdent; D'autre part, de faire connaître aussitôt qu'elle le pourra son avis sur la question, dont elle a déjà commencé à s'occuper, des explosifs de sûreté, de leur composition, de l'emploi éventuel de nouvelles formules, des conditions de leur emploi, et, sans attendre que son étude ait abouti, son avis spécial sur la question delà limitation des charges qu'il conviendrait de prescrire quant à présent pour les explosifs actuellement en usage ; Est en outre d'avis qu'étant donné les publications déjà faites à l'étranger sur la catastrophe de Courrières, et à raison des enseignements techniques qui ressortent du simple exposé des faits constatés, il convient que cet accident fasse l'objet d'une publication dans les Annales des mines, et qu'il y a lieu d'inviter M. l'ingénieur des mines Heurteau à préparer le travail nécessaire en vue de l'insertion dans le recueil ; En ce qui concerne les opérations du sauvetage et les constatations y relatives postérieures à la clôture de l'enquête confiée à la Commission spéciale présidée par M. l'Inspecteur général Carnot: Considérant que les constatations finales relatives à l'incendie survenu dans la veine Cécile ont établi que cet incendie n'a consisté qu'en un feu de boisages peu étendu, ayant brûlé quelque 2.000 kilogrammes de bois, infiniment moins important et moins inquiétant par conséquent que ne l'avaient donné à penser les témoignages fournis au début des opérations de sauvetage, notamment par le délégué mineur de la fosse n° 3, Que ces témoignages ont lourdement pesé sur toutes les décisions prises, en faisant croire aune imminence de danger qui était loin d'avoir la gravité qu'on lui attribuait; Et regrettant les entraves ainsi apportées par l'exagération de ces témoignages à la continuation, sans ater-

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moiement, des opérations entreprises à la suite immédiate de l'accident; Considérant que le déblaiement de la fosse n° 3, qu'on avait reproché aux Ingénieurs chargés du sauvetage de n'avoir pas poursuivi au besoin par des moyens violents, n'a pas exigé en fin de compte moins de trente-sept jours de travail, et cela avec des moyens d'action plus puissants que ceux dont on disposait à l'origine et dans des conditions d'exécution beaucoup plus favorables, Et qu'il ressort de là que la continuation de ces travaux dans des conditions dangereuses, d'ailleurs, pour ceux qui y eussent été occupés, n'aurait pu aboutir en temps convenable à aucun résultat utile ; Considérant, d'autre part, que c'est au renversement du courant d'air si vivement critiqué à un certain moment, et à la mise en marche du ventilateur de la fosse n° 4, qu'a été dû, d'après les constatations qui ont été faites ultérieurement, l'assainissement graduel de l'atmosphère des galeries situées au Sud de la fosse n° 3, grâce auquel les treize « rescapés » ont pu quitter leur point de refuge et parvenir sans asphyxie jusqu'à la recette de la fosse n° 2; Est d'avis qu'il ressort des constatations postérieures au travail de la Commission précitée que l'abandon des travaux de déblaiement de la fosse n° 3 et le renversement du courant d'air se sont trouvés justifiés par l'événement, et qu'en particulier c'est à ce renversement du courant que les treize rescapés ont dû d'échapper finalement à la mort ; En ce qui concerne enfin les propositions de récompense formulées à l'occasion du sauvetage par M. le préfet du Pas-de-Calais à l'égard du personnel tant des Compagnies exploitantes que de VAdministration des travaux publics : Considérant qu'il importerait, comme complément à l'étude technique de l'affaire, que le Conseil fût mis à