Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 161]

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LA CATASTROPHE DE COURRIÈRES

I. Indications générales sur le gisement. — Description des travaux et de l'aérage des fosses n os 2, 3 et 4. II. Historique de l'incendie de Cécile. III. Description des premiers effets de la catastrophe.. — Récit des tentatives de sauvetage. — Remise en état des travaux. IV. Nombre des victimes et remonte des corps. V. Données sur la rapidité des effets de l'explosion par quartiers, déduites de l'examen de l'emplacement des corps des victimes. — Histoire des « rescapés ». VI. Constatations relatives à la marche de l'explosion et à son origine probable. VII. Hypothèses faites sur la cause de la catastrophe. VIII. Constatations relatives à l'action des poussières. IX. Conclusions. Il a paru utile de joindre en outre au présent travail à titre d'annexé : A. Le Rapport de la Commission chargée de procéder à une enquête sur les conditions dans lesquelles ont été effectués par les Ingénieurs de l'Etat les travaux desauvetage (*). B. L'Avis du Conseil général des Mines (**).

L INDICATIONS GÉNÉRALES SUR LE GISEMENT. DESCRIPTION DES TRAVAUX ET DE L'AÉRAGE DES FOSSES N os 2, 3 ET 4.

La catastrophe du 10 mars s'est étendue sur trois sièges d'extraction, les n os 2, 3 et 4, qui sont alignés de l'Est à l'Ouest le long et au Nord delà ligne du chemin de (*) Inséré au Journal officiel du 11 août 1906. (**) Inséré au Journal officiel du 1 er août 1907.

LA CATASTROPHE DE COURRIÈRES

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fer de Lens à Douai (Pl. Il, fig- 3). La distance à vol d'oiseau du n° 2 au n° 3 est de 1 .300 mètres ; celle du n° 3 au n° 4, de 1.200 mètres. L'ensemble des travaux s'étendait sur une longueur de 3.000 mètres ; leur largeur atteignait par places 1.500 mètres. L'alignement des 3 fosses est parallèle à la direction générale des couches du faisceau de Billy. Les couches de ce faisceau exploitées actuellement aux fosses 2, 3 et 4 sont représentées sur la coupe stratigraphique (Pl. II, fig. 1). Les veines Sainte-Barbe, Joséphine et Marie, qui correspondent respectivement aux veines Du Souich, Alfred et Léonard de Lens, font la grande richesse du faisceau. Les champs d'exploitation étaient d'étendue très différente suivant les veines. Les travaux de Joséphine et de SainteBarbe, attaqués par les trois fosses, s'étendaient sur 3 kilomètres de longueur. Dans Marie, il y avait deux grands quartiers de 1 kilomètre chacun au n° 4 et au n°3. Les champs d'exploitation des autres veines, plus minces et moins avantageuses, ou déjà épuisées, étaient beaucoup moins continus et de bien plus faible amplitude. Cesveines étaient Adélaïde, Eugénie, Amé, Cécile, Mathilde, Julie et Augustine. Les couches sont affectées dans la région des trois fosses sinistrées par des plissements et accidents importants (Coupe Nord-Sud, Pl. II, fig. 2). Les veines en place ou en plateure se trouvent à la base du terrain actuellement reconnu; elles sont généralement peu inclinées, leurpendage se faisant alternativement au Sud et au Nord, soit parle fait d'ondulations naturelles, soit par suite de glissements entre failles. Au Sud, les veines sont relevées par un grand pli général qui les renverse et les rabat vers le Nord en leur donnant une inclinaison vers le Sud de 45° environ ; les plis oucrochons des veines les plus importantes du faisceau, Sainte-Barbe, Joséphine et Marie, se trouvent à quelques centaines de mètres au Sud des puits 2,