Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 8]

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DANS LES ARDENNES FRANÇAISES

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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DU FER

industrie qui, quoique prospère, tend à se restreindre de plus en plus dans les Ardennes, et la production de ces usines est loin de suffire à la consommation de fer et d'acier qui se fait dans les autres industries du département. Forges de la vallée de la Meuse. — Dans le cadre où nous nous sommes limité, nous n'avons que deux installations à relater, celle de Laval-Dieu et celle de VireuxMolhain. FORGES DE LAVAL-DIEU.

facile et économique des produits dans les vallées de la Meuse et de la Semoy pour l'industrie des boulons et la petite ferronnerie, on concevra facilement combien était rationnel l'établissement d'une fabrique de fer au centre de la région. Les fontes que l'on traite à Laval-Dieu sont des fontes blanches d'affinage de même qualité que celles du bassin de Longwy. L'affinage se fait par puddlage sec, c'est-à-dire par courant d'air, avec une très faible addition de battitures. Les charbons employés sont de première qualité : ils viennent de Douchy, de Courrières et de Ruhrort.

Les forges de Laval-Dieu ont dans leurs dépendances les hauts fourneaux de. Villerupt; c'est de là que viennent les gueuses de fonte qu'on y traite pour la fabrication du fer. L'usine jouit d'une position particulièrement avantageuse pour la commodité des transports. Située à 1 kilomètre environ de la gare de Monthermé-Est, elle est reliée par une voie de chemin de fer à la ligne Charleville-Givet. D'un autre côté, elle est située juste à l'angle que forme le confluent de la Semoy avec la Meuse ; cette dernière constitue, comme on sait, une voie fluviale de premier ordre. La Semoy, malheureusement, n'est pas une rivière navigable; mais, depuis trois ans, cette vallée, qui prend un développement industriel de plus en plus important, et que les touristes apprécient tant pour ses gorges pittoresques, est desservie par un chemin de fer à voie étroite qui la relie au réseau de l'Est, et dont la première station se trouve précisément aux forges de Laval-Dieu. Par chemin de fer et par voie fluviale, l'usine reçoit les matières élaborées à Villerupt et écoule les produits traités ; les charbons lui viennent du Nord et du Pas-deCalais, voire même du bassin de la Ruhr. Si on joint à cette commodité de transports l'écoulement

Les fours à puddler étaient, en 1906, au nombre de 17, dont 11 seulement en activité. Leur forme générale est celle d'un four à réverbère avec trois parties bien distinctes, comme l'indique la fig. 1 : la chauffe A, le laboratoire B et le cassin C, avec leurs portes respectives a, y. Les autels qui séparent le laboratoire de la chauffe et du cassin sont refroidis intérieurement par une circulation d'eau. La sole est en fonte et recouverte d'une couche de sable; le regarnissage se fait tous les mois environ et nécessite un arrêt du four de trois ou quatre jours. Il y a trois ouvriers par four : le premier puddleur charge les gueuses dans le cassin, les fait passer dans le laboratoire et confectionne les loupes. Le deuxième puddleur