Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 328]

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NOTE SUR LE MINERAI DE FER SILURIEN

toutes circonstances qui influent désavantageusenient sur le rendement de la main-d'œuvre. Le rendement moyen du piqueur se tient dans les couches régulières aux environs de 2', 5. Le salaire journalier moyen du piqueur a continuellement augmenté et est maintenant de 5 fr. 80 environ, après déduction du prix de l'explosif consommé. Il y aurait donc pour l'abatage, explosif non compris, une dépense de 2 fr. 30 partonne. Dans des mines à allure irrégulière, le prix de la main-d'œuvre par tonne peut être supérieur. La consommation de dynamite s'élève à 0 fr. 30 ou 0 fr. 40 par tonne. Le roulage est généralement fort développé, puisque; les galeries à flanc de coteau s'allongent aussi loin qu'elles peuvent aller dans la couche. Le roulage intérieur coûte en moyenne 0 fr. 40 à 0 fr. 50 par tonne. Il se prolonge par un roulage extérieur qui peut être fort long, de sorte qu'on peut atteindre 1 franc de roulage total. Comme autre élément important du prix de revient, il faut citer les redevances aux concessionnaires. Les sociétés de Saint-Rémy, de May, de Barbery ne sont qu'amodiataires et payent 0 fr. 40 ou 0 fr. 50 par tonne. Les quelques données précédentes permettent de se rendre compte que le chiffre de 5 francs indiqué comme prix de revient général n'est pas exagéré et qu'il ne reste qu'une marge raisonnable pour les dépenses non signalées : main-d'œuvre complémentaire, entretien et renouvellement de l'outillage, conduite et alimentation des moteurs, caisses de retraites et de secours, assurances, frais généraux (ceux-ci pouvant être fort réduits) et intérêt du capital. Carbonate. — A priori, le prix de revient du carbonate cru semble devoir être égal à celui.de l'hématite, car les deux minerais sont également durs. Cependant la régula-

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DE BASSE-NORMANDIE

rité très grande et la puissance constante delà couche de carbonate de l'Orne font espérer que, la période d'installation une fois passée, on pourra produire le minerai cru tout venant à 3 fr. 25 ou 3 fr. 50, frais généraux compris; mais ce n'est qu'une espérance, car les travaux d'aménagement et de préparation sont encore trop prépondérants pour qu'il soit possible de faire une ventilation exacte entre les dépenses propres à la période d'insî tallation et celles qui subsisteront en régime normal d'exploitation. Ce prix de revient ne comprend d'ailleurs pas l'intérêt du capital de premier établissement, qui peut être considérable et, dans certaines circonstances, a dépassé 2.500.000 francs. Prenons cependant comme base ce prix de 3 fr. 25 par tonne de tout-venant. Si l'on passe tout au four à cuve, gros et menu, on aura pour le calciné le prix de revient suivant en gare expéditrice : 1.330 kilogrammes de cru à 3 fr. 25. . Frais de calcination Expédition

4 fr. 33 1 fr. 0 fr. 30 environ 5 fr. 63

Ce prix serait majoré sensiblement si l'on était contraint de mettre définitivement de côté le menu, soit 10 p. 100 du minerai cru : le prix de revient du minerai calciné serait élevé de 0 fr. 50 environ. Si l'on utilise d'une manière ou de l'autre les menus, par agglomération par exemple, le prix de revient du cru bon à être passé au four subira de toute façon une augmentation sur le prix du tout-venant. Pour toutes ces raisons, évaluation trop favorable du prix de revient du cru tout venant, préparation ou mise au rebut des menus, le prix de 5 fr. 60 trouvé plus haut parait être un minimum très bas, et il serait plus exact