Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 326]

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NOTE SUR LË MINERAI DE FER SILURIEN

la Perrière à mesure que l'exploitation aborde les niveaux inférieurs. Elle dépasse souvent 51 p. 100. La chaux aussi augmente légèrement en profondeur. La composition des carbonates crus varie beaucoup suivant leur hématisation. A Halouze, la perte au feu est moindre qu'à la Ferrière ; au voisinage de la surface, elle varie entre 12 et 16 p. 100, Après calcination, le minerai a une composition voisine de celle de la Ferrière. Le carbonate du Calvados semble moins riche. A Bùlly, où on va le mettre en exploitation, il donnera, d'après des essais, un minerai calciné à 45 de fer et 20 p. 100 de silice. A Barbery, le carbonate sera moins siliceux. Celui qui a été trouvé à Perrières au cours des travaux de recherches ne tenait que 36 p. 100 de fer à l'état cru; celui de Jurques était analogue.

En résumé, les minerais types normands que l'on trouve à Saint-Rémy pour l'hématite, et à La Ferrière et Halouze pour le calciné, sont des minerais riches, rocheux et siliceux ; ils tiennent 50 à 53 de fer, 10 à 14 de silice, 0,6 à 0,8 de phosphore. A côté d'eux, on exploite couramment des minerais hématisés de la même classe, mais moins riches et souvent moins rocheux, qui tiennent 47 à 50 de fer, 12 à 15 de silice et toujours 0,6 à 0,8 p. -100 de phosphore. Enfin, l'activité métallurgique a conduit à aborder un minerai qui, après calcination, tiendra 45 de fer et 20 p. 100 de silice. Le minerai de Basse-Normandie, est un minerai phosphoreux qui peut donner de la fonte tenant 1,1 à 1,5 de phosphore. Il convient donc pour la fabrication des fontes phosphoreuses, de moulage, Martin ou Tbomas, soit seul pour les deux premières, soit mélangé avec des additions ou des minerais plus phosphoreux pour la dernière.

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DE BASSE-NORMANDIE

IV. TRAITEMENT DU CARBONATE.

Il existe quatre fours à cuve à la Ferrière et deux à Halouze, dans lesquels est passée toute la production de ces mines. De nouveaux fours sont en préparation à la Ferrière, à Barbery et à Bully. L'opération de la calcination est des plus simples : on charge au gueulard le minerai cru avec un peu de houille. Comme l'a montré M. S. Jordan (*), la calcination du carbonate est une opération double qui comprend la décomposition du carbonate et la peroxydation du protoxyde mis en liberté. Ce grillage du protoxyde dégage plus de chaleur que n'en , absorbe la mise en liberté de l'acide carbonique, et l'excédent de chaleur est théoriquement suffisant pour porter le carbonate cru à la température où sa décomposition commence. L'opération, une fois mise, en route, pourrait donc en théorie se continuer d'ellemême. En fait, le carbonate est déjà partiellement hématisé, d'où un déchet dans les calories dégagées ; de plus, il contient une gangue siliceuse qui absorbe de la chaleur. C'est à ces pertes que pare la petite quantité de houille bridée, 1 p. 100 du minerai calciné. Les deux opérations, décomposition du carbonate et grillage du protoxyde, se font d'ailleurs séparément, la première dans la zone supérieure, la seconde dans la zone inférieure de la cuve. On tire par les ouvertures de la base du minerai complètement peroxydé. Contrairement au minerai cristallisé, qui éclate au feu et donne beaucoup de poussières, le carbonate lithoïde (*) Reoue universelle des mines, t. XXXI ; 1895. Tome XI, 1907.

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