Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 23]

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NOTICE

GÉOLOGIQUE

ET

MINIÈRE

ceptibles de donner lieu à des exploitations intéressantes au point de vue industriel. La question était donc de se rendre compte des circonstances qui ont présidé à la formation de ces gîtes secondaires et de rechercher s'il peut exister des endroits où la teneur moyenne de la masse gréseuse minéralisée, teneur qui est assez minime, concentrée par l'action lente des eaux en circulation, aurait permis à des enrichissements sérieux et exploitables industriellement de prendre naissance. Ce sont là des conditions tout à fait comparables à celles qui se sont présentées dans le Sud-Oranais, aux environs de Figuig et d'Aïn-Sefra, où des recherches très sérieuses ont été exécutées il y a quelques années sur le contact d'un banc de marnes vertes et de grès albiens légèrement cuprifères, donnant naissance, sur certains points, à des enrichissements métallifères principalement composés de minerais oxydés de cuivre et de chalcosine. J'ai donné, dans les Annales desMines(*), une description de ces gisements à propos de l'étude du niveau aquifère, qui dépend aussi de ces marnes vertes. Les gisements de cuivre gris que j'ai signalés dans la même Notice, sur les bords du ChottTigri et dans la région voisine de l'Oasis de Figuig (Djebel Maïz, Djebel Grouz), dépendent aussi de la même formation et sont à rapprocher de ceux que j'ai étudiés au Congo. Il est vrai que, dans le Sud-Oranais, les grès faiblement cuprifères qui couvrent de vastes étendues ne reposent pas, comme au Congo, sur les calcaires. C'est sur des marnes et des schistes que les eaux en circulation dans le sous-sol viennent se réunir, et c'est là, pour les dépôts métallifères possibles, une cause de faiblesse et de déperdition qui ne se présente pas avec les calcaires. Ces derniers, en effet, (*) Annales des Mines, 10* série, t. VII : D. LEVÂT, Noie sur la reconnaissance d'un niveau aquifère dans le Sud-Oranais et dans le Sud-Marocain, Année 1905.

SUR

LE

BASSIN

CUPRIFÈRE

DU

KOUILOU-NIARI

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réagissent chimiquement sur les eaux contenant les sels solubl.es et déterminent la précipitation des métaux utiles, soit sous forme d'oxydes ou de sels d'oxydes, soit même à l'état de sulfures, à un degré moindre de sulfuration que dans le gisement originaire. Ce sont là des phénomènes maintenant si bien connus et déterminés, qu'on peut presque les prédire quand on rencontre des associations minéralisées telles que les belles dioptases de Mindouli, contenant, dans le même échantillon : Chalcosine ; Cuprite; Oxyde noir de cuivre; Dioptase; Malachite ; Azurite; Argent natif; Pyrolusile ; Stéatite; Calcédoine, etc., etc.

On est certain que de tels minerais sont le produit d'une double ou multiple décomposition, au sein ou au contact de dolomies ou de calcaires. Après cette constatation des grès cuprifères, en place, de Gandalonda, il me restait à voir comment se passent les choses sur les points oii des travaux de reconnaissance ayant mis en évidence des minerais de cuivre proprement dits permettent de se rendre compte des conditions à remplir pour que ces concentrations se produisent. Le gîte de Mindouli, grâce aux travaux exécutés récemment par M. Mazzena, ingénieur diplômé de l'École des Mines de Paris, répond clairement à cette dernière question.