Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 272]

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puits ; du côté de l'Ouest, l'appauvrissement des bancs minéralisés a fait arrêter les travaux ; du côté de l'Est, ils sont arrêtés soit par suite du grand accident survenu dans l'exploitation dont nous aurons à reparler, soit près du puits par une faille très aquifèrc, dirigée à peu près suivant le pendage, qu'un seul niveau a traversé, et qui rejetterait la couche de 1 mètre à l m ,50. A la base du puits, une autre cassure de direction peu nette, mais qui semble plutôt en direction avec la couche, a fait perdre la couche vers le Nord ; mais, comme nous le verrons en étudiant les recherches de Saint-Jean, l'horizon asplialtique semble se prolonger vers le Nord-Ouest. La hauteur du trapèze est d'à peu près 500 mètres, et le champ d'exploitation a une superficie de 17 hectares environ. La plongée de bancs est N .-15°-0. , et très voisine de 20 p. 100 : en effet, dans le grand plan incliné intérieur sur 200 mètres de long, on a cette pente, et, depuis les affleurements jusqu'à la base du puits d'extraction, on compte 20 ,4 p. 100. La couche est affectée, indépendamment de l'accident rencontré à la base du puits, par une série de cassures de très faible amplitude, 1 mètre au maximum, de direction sensiblement N.-N.-O., c'est-à-dire très rapprochée de celle du pendage. La méthode d'exploitation usitée jusqu'en ces derniers temps consistait à ne laisser, comme soutien du toit, que des piliers abandonnés de 3 m ,00x4 m ,00, ce qui permettait de prendre 75 p. 100 du gîte. En réalité, il restait en place moins de 25 p. 100 du gîte, parce que, lorsque l'exploitation d'un quartier de la mine était terminée, on revenait en rabattant vers les galeries de roulage ou les niveaux, et on prenait dans les piliers environ moitié du bancsupérieur de 'première qualité. On faisait quelques remblais avec les stériles triés au chantier d'abatage, et, en particulier, on comblait les vides faits dans les piliers de

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soutènement. 11 arriva pourtant qu'à cause de nombreuses fissures locales dans le gite, peut-être aussi à cause d'une reprise trop grande des piliers, un affaissement considérable des anciens travaux de la région Est se produisit le 17 janvier 1904 : le banc d'asphalie de première, dont l'épaisseur ordinaire est de 0 m ,45, se trouva fréquemment réduit à 0 m ,10. L'accident eut heureusement lieu un dimanche, ce qui fit qu'il n'y eut pas d'accident de personne à déplorer. On dut alors envisager la nécessité d'une modification de la méthode et, après avoir décidé l'abandon complet de tout travail dans la zone effondrée, on se résolut, pour les nouveaux étages, à procéder ainsi : à partir des voies de roulage de chaque sous-étage (distance de deux sous-étages suivant la verticale, 10 mètres), on pratique une série de recoupes d'une largeur de 3 mètres à l'origine, poussées à 6 mètres, à 3 mètres du niveau de roulage ; les piliers entre les recoupes ont au minimum 6 mètres de largeur, et les stériles de la partie abattue permettent de remblayer environ la moitié des vides produits par l'exploitation. On a donc, un sous-étage fini, seulement 25 p. 100 de vide, mais on a laissé en place 50 p. 100 du gite. A la suite de l'accident du 17 janvier t !)()4, des essais de résistance sur les divers bancs de la couche exploitée ont été faits au laboratoire de l'École des Ponts et Chaussées, à Paris. Les expériences ont été poussées jusqu'à l'apparition de fentes sur les blocs soumis aux essais ; les résultats suivants correspondent aux principaux types : Toids du m3 en kilogrammes

Calcaire bitumineux du toit Banc d'asphalte de première . . . Calcaire intermédiaire. . Banc de deuxième

2.050 1.700 1.900 1.800

à à à à

1.850 1.750 2.250 1.900

Résistance au cm 2 en kilogrammes

115 80 127 125

à 170 à 08 à 153 à 200