Annales des Mines (1906, série 10, volume 9) [Image 25]

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OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES

SUR QUELQUES SOURCES THERMALES

Félix, découverte en 1896) ; il est probable qu'elle détermine, en outre, une nappe minéralisée au contact du granité et de la cinérite : la cinérite constituant, en somme, une masse imperméable, si ce n'est par ses fissures.

Des sondages faits en face de cette source sur la rive droite et plus en aval vers la source Félix ont rencontré de l'eau légèrement thermalisée et minéralisée, mais dont la température s'abaisse très vite en s'éloignant de la faille génératrice. Un sondage de 6 m ,15 de profondeur sur la rive gauche à la source Félix avait rencontré de l'eau à 31°, tenant 2 gr ,60 de chlorure de sodium et 1 gramme d'acide carbonique libre ; sur la rive droite, à 9 m ,44 de profondeur, on n'a plus trouvé que de l'eau à 22°. La localisation des divers suintements, qu'on rencontre ainsi le long de la grande faille, est partout en rapport avec une série de cassures transversales, marquées par des roches éruptives. La plupart de ces suintements se sont chargés de fer par des actions superficielles. Les eaux de la source Croizat, plus pures en fer et plus chaudes, paraissent venir d'une profondeur plus grande, et leur teneur en arsenic est peut-être attribuable à leur circulationdans les fissures de la cinérite, où l'eau de la Bourboule aurait également puisé sa minéralisation (*). On peut s'expliquer de la manière suivante pourquoi cette source Croizat est en ce point. Ailleurs, la tranchée de la voie est restée à une certaine distance de la faille dans la cinérite compacte, et aucune fissure ne s'est trouvée y amener les eaux thermales. Là, au contraire, on a recoupé une vaste étendue d'alluvions meubles et perméables, qui doivent aller jusqu'à la faille même et recevoir d'elle leur eau thermale. Les eaux réparties dans les alluvions sont, comme toujours, en raison des pressions hydrostatiques, venues sourdre au point le plus bas qui leur était accessible et la galerie de mine a eu pour effet de leur créer une issue plus rapide. Enfin, sans vouloir entrer dans des détails qui ne pré-

FIG.

10. — Coupe théorique de la vallée de la Dore, près du Mont-Dore.

La source Clémence paraît, d'après M. Michel Lévy, en contact avec un dyke de phonolithe. Puis, à la source Croizat, on a découvert, en construisant la ligne du chemin de fer, une source très chaude et très minérale, voisine d'une fontaine pétrifiante depuis longtemps connue. On a essayé, en 1900, de la capter par une galerie de mine de 130 mètres, dirigée N. 145° E. au milieu des éboulis et des alluvions. Cette eau renferme 2 Kr ,60 de chlorure de sodium et 1 gramme d'acide carbonique libre ; sa teneur en arsenic a particulièrement attiré l'attention sur elle en la rapprochant des eaux de la Bourboule, où, comme on le sait, la proportion de ce corps atteint 0,008 avec 3,15 de chlorure de sodium, et qui constituent, par suite, une spécialité thérapeutique.

(*) Cependant des échantillons de cinérite recueillis par moi et analysés à l'Ecole des mines, en 1903, n'ont pas donné trace d'arsenic.