Annales des Mines (1906, série 10, volume 9) [Image 7]

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OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES

SUR QUELQUES SOURCES THERMALES

allongées parallèlement à la direction des strates (Placencia, Yergara, Villabona). La coupe des terrains crétacés est très hypothétique, en raison de la rareté extrême des fossiles, des dislocations nombreuses, des renversements constatés ou possibles, et sujette sans doute à revision sur plusieurs points. M. Adan de Yarza en résume ainsi, de haut en bas, les principaux termes :

mont Aizgorri au Sud, à peu près jusqu'au village de Cestona (1.500 mètres au Nord des sources), un plongemen! Sud; au delà, leur plongement est vers le Nord jusqu'à la mer. Il paraîty avoir un renversement général des terrains vers le Nord, avec étirement du flanc Nord des plissements, suivant lequel certains niveaux font défaut. Les sources de Cestona sont dans la voûte rompue d'un anticlinal renversé, au contact anormal des calcaires urgoniens, recouverts par les schistes néocomiens (*).Un peu plus au Nord, une ligne d'accidents est marquée par la réapparition très locale d'un lambeau de lias. En outre, de nombreux pointements d'ophite apparaissent de divers côtés, avec un allongement général suivant la direction des strates, au milieu d'étages divers, du trias au crétacé supérieur. Ils sont, comme dans toute la zone pyrénéenne, accompagnés de sel et de gypse, tenant probablement à des lambeaux de trias, et nous verrons bientôt que la minéralisation de la source paraît due à ces éléments. Quand on examine dans le détail la région des sources, on arrive à la conclusion très nette, et intéressante par sa netteté même, que l'alimentation souterraine des circuits hydrothermaux doit se faire par des eaux infiltrées à l'Est sur le haut plateau de calcaire urgonien, descendues en profondeur jusqu'au contact renversé des schistes néocomiens, sous lequel elles se sont accumulées et remontées, suivant ce contact, en empruntant leur minéralisation à un lambeau triasique en relation avec les ophites. C'est ce qu'indique en schéma le croquis ci-joint (fig. 1) et ce que je vais essayer de montrer. Tout d'abord, lorsqu'on parcourt le plateau des calcaires urgoniens, on est immédiatement frappé par leur

12. Grès de Guetaria, Saint- Sébastien, Passages et du Jaizquibel (sans fossiles; crétacé supérieur probable, ou, d'après Stuart Menteath, éocène inférieur). 11 et 10. Marnes cénomanicnnes, avec intercalations gréseuses plus abondantes au sommet. — Terrain de marnes fissiles, à teinte sombre, se divisant spontanément en petits blocs arrondis. De nombreuses carrières entre Arona et Zumaya

exploitent ces

marnes pour chaux hydraulique, faisant concurrence en Espagne au ciment Portland (production : 30.000 tonnes en 1900). 9. Grès cénomaniens. — Zone mince, visible d'Hernani à Zoravilla. 8. Calcaires urgoniens (*). — Niveau alimentant les sources de Cestona. Calcaire généralement grisâtre à masses coralliennes, à stratification peu visible dans le détail, très fissuré, et présentant des intercalations (?) de grès, schistes et lignites à Aizarna, à l'Est de Cestona. Ces veines ligniteuses, de 0 m ,10 à l mètre d'épaisseur, sont exploitées par galeries souterraines, et les charbons sont descendus par câbles aériens pour alimenter les fours à chaux de Zumaya. '1 et 6. Schistes gréseux etpsammites héoeomiens avec grès dominant, au sommet. — Les bancs supérieurs, renfermant quelques orbitolines, sont visibles seulement au Sud de Zumarraga, vers Ouate. Les bancs inférieurs, sans aucun fossile, se trouvent, aux sources de Cestona, en contact probablement anormal avec les calcaires urgoniens. Ces bancs inférieurs, très gréseux dans la montagne au-dessus des sources, sont, au contraire, schisteux, et passent à l'ardoise vers le Sud, sur la route de Cestona à Azpeitia,

Dans l'ensemble, ces couches diverses ont, depuis le (*) Cet étage pourrait représenter l'albien.

(*) Le contact, autant que j'ai pu en juger dans une exploration sommaire, paraît se faire un peu obliquement sur la stratification, par dislocation et non par superposition simple.