Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 284]

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NOUVELLE

MÉTHODE

D'EXPLOITATION DES

On relève des chiffres plus topiques encore en dressant une statistique spéciale aux exploitations de la Société ardoisière de l'Anjou et de la Société de la Forêt, pour les six dernières années 1899-1904. Cette statistique s'étend sur ies deux départements de Maine-et-Loire et de la Mayenne, la Société de l'Anjou exploitant des ardoisière dans ce dernier département. Le personnel moyen, occupé au fond, sur lequel elle porte, s'élève à 686 ouvriers et contremaîtres, se décomposant comme suit : t 118 à la Grande-Maison bassin de Trélazé (M.-et-L.). 419 Anjou. \ 138 à Misengrain (*) bassin de Segré (M.-et-L.). ( 163 dans le bassin de Renazé (Mayenne). 267 Forêt. 267 à la Forêt, bassin de Segré (M.-et-L.). 686

686

La répartition des accidents mortels est donnée dans le tableau ci-dessous.

NOMBRE DE VICTIMES NATURE DES ACCIDENTS

(six années)

Eboulements ou chutes de blo Reprise des masses abattues.. Chutes de personnes Chutes d'objets Explosifs Divers

TOTAUX

par 10.000 ouvriers du fond et par an

12.1 2,4 7,3 7,3 2,4

31,5

Les chiffres ci-dessus mettent en évidence, sans conteste possible, la supériorité de la méthode montante organisée d'une façon rationnelle. Cette statistique serait plus satisfaisante encore si elle ne comprenait pas un (*) Ce chiffre de 138 ouvriers ne représente que la moyenne des six dernières années; l'ardoisière de Misengrain s'est beaucoup développée récemment et son importance est aujourd'hui considérable.

ARDOISIÈRES

DU

BASSIN

DE

L'ANJOU

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accident d'explosifs dû à la faute lourde des victimes (deux ouvriers tués en reprenant une mine à la bosseyeuse) faute lourde admise pas la cour d'Angers qui a réduit de ce fait les indemnités dues aux familles de ces ouvriers. On relève des chiffres de mortalité bien moindres en limitant la statistique aux trois dernières années (1902, 1903, 1904). Le nombre de morts, pendant cette période, n'a été que de 3, ce qui, pour un effectif moyen de 673 ouvriers occupés alors au fond dans les exploitations de l'Anjou et de la Forêt, correspond à une proportion de 14,7 tués par 10.000 ouvriers du fond et par an (dont 9,8 par éboulements et 4,9 par explosifs). Pour porter sur l'exploitation en remontant un jugement d'ensemble, on ne doit pas .perdre de vue quelques points essentiels : 1° La méthode montante a été appliquée à des gisements (bassin de Segré), dans lesquels l'exploitation en descendant sous voûte eût entraîné une série de catastrophes et eût été réellement impraticable ; 2° La proportion relativement faible (en décroissance par rapport à la statistique de M. Ichon) du nombre des tués par éboulements, chutes de blocs et reprise des masses abattues, dans la méthode descendante, de 1890 à 1904, est attribuable à ce double fait que la méthode, alors abandonnée en principe, a été réservée, dans cette ^période terminale, à des fonds de première qualité, et que la possibilité de les utiliser ultérieurement pour une exploitation mixte préservait naturellement les exploitants contre la tentation d'un approfondissement imprudent de ces fonds descendants; 3° La pratique d'un procédé d'exploitation entièrement nouveau nécessite une longue éducation du personnel. De ce que, par rapport au gradin droit, le gradin renversé offue des facilités incomparablement plus grandes à la surveillance des chantiers, il ne s'ensuit pas que, dès le