Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 208]

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RÉSULTATS OBTENUS AVEC LES EXPLOSIFS DE SURETE

EXPÉRIENCES DE FRAMERIES

charge-limite de 550 grammes, a fourni à Gelsenkirchen un chiffre un peu plus élevé, 735 grammes. Voici la composition de ces deux explosifs : Kohlencarbonite.

Carbonite n" II. p. 100.

Nitrate de potasse. . Nitrate de baryte. . . Farine de blé Farine d'écorces. . . Soude carbonalée..

25 34 1

38,5 1 0,5

p. 100.

Nitroglycérine Nitrate de soude Farine de blé Bichromate de potasse.

30 24,5 40,5 5 100

100

M. Heise, qui a calculé la température de détonation de ces deux explosifs d'après les règles de la Commission française, a trouvé 1.845°pourla Kohlencarbonite etl.821° pour la Carbonite n° II. Nous avons discuté en détail les expériences de M. Heise dans notre note précitée de décembre 1898, et les conclusions de cette note, qui ont été adoptées par la Commission du grisou, subsistent entières au regard des expériences de Frameries. Sans les reprendre en détail, nous rappellerons que M. Heise a obtenu en général des charges-limites beaucoup plus faibles en faisant détoner les cartouches à l'air libre (600 grammes pour la Kohlencarbonite, 300 pour la Carbonite n° II), comme l'avait d'ailleurs observé, la première, la Commission française, qui avait considéré la détonation à l'air libre comme un critérium de la sécurité plus rigoureux que le tirage au mortier. Nous rappellerons également cette circonstance capitale, à savoir que M. Heise a obtenu des résultats absolument différents avec le même explosif suivant son état physique : 50 grammes de charge limite à l'air libre avec la Dahménite A pulvérulente et 500 grammes avec le même explosif grené (la Dahménite A est formée de

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91,3 p. 100 de nitrate d'ammoniaque, 6,5 de naphtaline et 2,2 de bichromate de potasse). Nous rappellerons enfin que les charges-limites ont été trouvées beaucoup plus faibles qu'à Sevran-Livry pour un même explosif dans les expériences deLiévin, où lachambre d'explosion n'avait que 1°' 3 ,75, tandis qu'elle avait à Sevran une capacité de 10 mètres cubes, comme à Frameries. Les expériences de Frameries comparées à celles de Sevran-Livry font ressortir des divergences du même ordre: c'est ainsi que, dans les expériences de Frameries, la dynamite de sûreté belge (formée de 24 p. 100 de nitroglycérine, 1 p. 100 de nitrocellulose et 75 p. 100 de nitrate d'ammoniaque) a donné seulement 50 grammes de charge-limite, tandis que, dans les expériences de Sevran-Livry, un explosif formé de 30 p. 100 de dynamite et 70 p. 100 d'azotate d'ammoniaque, ce qui correspond presque exactement à la même proportion relative de nitroglycérine et de nitrate d'ammoniaque que dans l'explosif belge, n'a pas allumé le grisou avec 200 grammes détonant à l'air libre. Le même explosif a d'ailleurs été essayé à Frameries sous un autre nom (grisoutine I), mais avec une composition identique (explosifs n os 9 et 15 du tableau général du rapport de MM. Watteyne et Stassart) ; or, sous le nom de grisoutine I, il a donné une charge-limite plus élevée (75 grammes) que sous le nom de dynamite de sûreté, sans doute parce que l'état physique des deux produits était différent. C'est cette variabilité dans le chiffre de la chargelimite suivant le mode de fabrication de l'explosif et suivant le dispositif des expériences qui nous a fait rejeter en 1898 le principe de la classification empirique par les charges-limites de M. Heise ; nos objections s'appliquent avec la même force à la classification de M. Watteyne et,