Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 143]

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LA FORMATION CHARBONNEUSE SUPRACRÉTACÉE

formation charbonneuse sénonienne et terminerons par quelques considérations économiques. L Historique de la question. — Les terrains charbonneux des Balkans sont depuis longtemps connus et, contrairement à l'idée de sauvagerie que l'on attache souvent très inexactement à cette région, ils ont été fort activement explorés. Leur existence est déjà mentionnée en 1867 dans un travail d'Arthur Lennox ; en 1870, Hochstetter cite les charbons de Selfsi (Selci) comme carbonifères. Mais la première description un peu détaillée date de 1871 . Elle est duo à M. Fr. Schrockenstein, qui avait été appelé par le gouverneur turc de Roustchouk pour faire une étude industrielle. Cet ingénieur reconnut les affleurements qui forment aujourd'hui la concession Prinz Boris près Radevtsi, leur attribua une valeur très exagérée, et les rattacha au lias (*). Plus tard, on en retrouve la mention très brève dans une note de M. K. v. Fritsch en 187!), puis dans un travail de M. C. V. John en 1883, sur les charbons bulgares, dans un article de M. H. Sauner en 1885, qui les rattache au néocomien en s'occupant spécialement de Radevtsi et Seltsi, et dans un rapport de M. Thonard en 1886, qui attribue aux charbons, d'après M. Toula, leur âge supra-crétacé. Mais les véritables études scientifiques sur la région sont celles de M. Fr. Toula, dont on connaît la compétence toute spéciale dans les questions des Balkans. M. Toula a d'abord attaqué les Balkans par l'Ouest, en 1875, et sa publication d'ensemble sur le Balkan occidental date de 1883. En 1884, il aborda le Balkan central et reconnut, d'après la flore de la formation charbonneuse, étudiée sur quelques travaux de mines, que celle(*) Cette opinion a encore été soutenue en 1900 par M. G. Bontschefr, dans un travail publié en bulgare.

DES BALKANS

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ci ne peut être antérieure au crétacé; l'année suivante, l'examen d'une faune recueillie au Nord-Ouest de Slivno (à Mandralyk, au Nord de Bela) par Sauner lui permet de la déterminer comme supracrétacée, ou probablement plus récente. En 1889, il publie son travail d'ensemble sur le Balkan central jusqu'à Plevna et Jeni Zagra, en l'accompagnant d'une carte géologique, où la formation charbonneuse sénonienne est presque entièrement confondue avec le flysch, bien que son caractère distinct soit signalé, sous la forme de quelques lentilles très restreintes, en cinq ou six points : à l'Est de Radevtsi (Radajevci), à Bodoshti (Makcenica), à la mine Prinz Boris (Markovtok), à Seltsi (Selci), au Belno Vrech, à l'Ouest de Boukova Poiana (Statirad), enfin au Nord de Tschoumerna(Cumerna). Dans la publication annexe, un chapitre spécial (p. 30 à 34) est consacré à résumer les observations des géologues antérieurs sur la formation charbonneuse des Balkans. M. Toula y décrit trois gisements fossilifères, où il a recueilli des plantes déterminées par M.. Stur : Belno Vrech, Markovtok et Dissak (gisements différents de ceux que j'ai explorés moi-même). Au Belno Vrech, il a trouvé : Geinitzia cretacea (EndL), Pecopteris Zippei (Corda) et une plante analogue à Aralia coriacea (*) Vel. A Markovtok, il indique : cf. Aralia anisoloba Vel. Enfin, à Dissak, sont signalées des cycadées indéterminables et cf. Ternstrœmia crassipes Vel. ; c'est-àdire, en résumé, des plantes crétacées. En outre, il étudie, d'après Zlatarski, des fossiles provenant d'une région tout à fait différente à 46 ou 50 kilomètres Ouest de Sophia, entre Bresnik et Filipovci, qui présentent pour nous ce grand intérêt de représenter cette même faune sénonienne de Gosau, à laquelle nous (*) Ces déterminations, d'après les figures qui les accompagnent, semblent discutables.