Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 131]

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§ III. —

LE MARCHÉ ESPAGNOL.

Le marché sidérurgique espagnol est placé, à cause des droits de douane et du change, dans une situation très avantageuse pour les producteurs locaux. De la fonte fabriquée dans les1 Asturies, très peu est destinée à la vente directe ; on la transforme aux usines en moulage ou en produits d'affinage. La fonte de moulage vendue dans la péninsule provient de Bilbao, de Santander ou de Malaga. A Bilbao, à bord ou en wagon, elle vaut 105 pesetas, la fonte d'affinage ne valant que 100. C'est un prix élevé ; mais, avec les 20 pesetas de droit d'entrée, il faudrait, pour une concurrence étrangère possible, que la somme des prix du fret et de la fonte soit seulement de 58 francs au change actuel. Les grands profilés, les gros rails sont protégés par un droit de 95 pesetas. Les fers et aciers marchands, les petits profilés, les tôles moyennes ont fait l'objet d'une entente entre les producteurs espagnols ; la capacité de production de l'Espagne est de beaucoup supérieure à celle d'absorption. 120.000 tonnes peuvent être fabriquées par an, alors qu'on ne consomme que 18.000 tonnes de ronds et carrés, 8.000 de feuillards, 12.000 de bandages et fers à plancher, 24.000 de plats et tôles. Sur ce total de 62.000, les Asturies donnent 23.000 en moyenne (Duro, 10.000; Miérès, 10.000; Gijon, 3.000), les Altos Hornos de Viscaya font autant; le reste se partage entre différents autres producteurs de Biscaye et de Catalogne. L'entente est intervenue pour éviter l'avilissement des prix dus à la concurrence ; le syndicat fut constitué en 1897 sur les bases suivantes : I. Prix de vente identique. — On cote actuellement : carrés, plats, angles, doubles T usuels, 32 pesetas les 100 kilogrammes; doubles T supérieurs à 44 millimètres, 33 pesetas; angles supérieurs à 44 millimètres, 29 pesetas.

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DANS LES ASTURIES

L'INDUSTRIE MINIÈRE ET MÉTALLURGIQUE

IL Indépendance des usines entre elles pour les commandes avec système de bonifications et de décomptes suivant leur importance. — Il n'y a pas de comptoir central recevant les ordres et les répartissant entre les usines ; chacun cherche sa clientèle; mais chaque usine se voit attribuer une certaine proportionnalité dans le chiffre total des ventes d'une année. Un bureau central, à Madrid, reçoit communication de toutes les commandes, dresse à la fin de chaque mois un tableau indiquant les ventes de chaque usine, la vente totale du mois, les ventes auxquelles chaque usine avait droit en répartissant la vente totale selon les coefficients. Chaque usine peut ainsi juger de sa marche par rapport aux autres usines. A la fin de chaque année, on récapitule tous ces totaux mensuels ; les usines ayant un excédent de vente versent une somme de a pesetas par tonne en excédent ; les usines en déficit reçoivent au contraire b pesetas par tonne manquante. La différence a — b sert à couvrir les frais de l'administration centrale. III. Fixation des prix de vente par le bureau central. — Le prix est calculé de façen à rester au-dessous des prix d'importation, les tarifs douaniers étant les suivants : fers marchands, 9 P ,5 par 100 kilogrammes ; tôles au-dessus de 3 millimètres, 10 p ,7; tôles au-dessous, 13 pesetas. Cette convention doit prendre fin le 1 er janvier 1905; elle ne semble pas devoir être renouvelée, à cause de difficultés et de rivalités entre producteurs.

CHAPITRE IV. MÉTALLDRGIES DIVERSES.

Les Asturies possèdent, comme nous l 'avons dit, de nombreux gisements métallifères ; seuls les minerais de Tome VII, 1905.

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