Annales des Mines (1904, série 10, volume 6) [Image 153]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

298

DÉCOMPOSITION DES

CIMENTS A LA MER

nables, de laisser invariable le coefficient de solubilité. Ces faits sont de tous points semblables à ceux qui se produisent dans la fusion des corps : on fait changer le point de fusion par une variation de température ou par une variation de pression. La relation entre les variations de pression et les variations de température pour lesquelles le système reste à son point de fusion, c'est-àdire pour lesquelles il y a équilibre entre le corps solide et le corps liquide, s'établit rigoureusement en partant des principes de la thermodynamique ; elle est définie par la loi bien connue de Clapeyron-Carnot : t

DÉCOMPOSITION DES CIMENTS A LA

un cylindre fermé par un piston non jointif, des fragments de glace et de l'eau ; la pression exercée sur le morceau de glace ne se transmettra pas à l'eau liquide ; elle ne sera pas comprimée ou du moins, elle supportera seulement la pression du milieu ambiant dans lequel se trouve le cylindre ; le même fait se produit dans une masse de neige sur le sommet d'une montagne, où les parties profondes sont comprimées par lepoids des parties supérieures, sans que l'eau qui coule librement entre les grains de glace éprouve aucune contraction. Dans ce cas, la formule de Clapeyron-Carnot prend la forme suivante : L ? + APV & - AP V t p p

p

dans laquelle L est la chaleur latente, soit pour une molécule d'eau par exemple, 10 calories, et N le travaillaient correspondant :

299

MER

dans laquelle V est le volume du corps solide, Y' le volume du corps liquide ; si le liquide n'est pas comprimé, le dernier terme disparaît, et il reste simplement :

N = AP (V — Y) : L^ + APV^ = 0,

exprimé aussi en calories. Dans le cas de l'eau, ces deux coefficients L et N sont dans le rapport delà 2.000 ; cela explique pourquoi à de très petits changements de température correspondent des changements énormes de pression. Cette formule, établie rigoureusement pour la fusion des corps, s'applique encore d'une façon approchée à leur dissolution; L est alors la chaleur de dissolution, et AP (V — V)

le travail correspondant à la contraction accompagnant la dissolution. Cette formule est établie dans l'hypothèse que la pression est uniforme sur tout le système; mais cette condition n'est pas nécessaire; on peut très bien concevoir que le solide et le liquide ne supportent pas la même pression, comme cela arrivera en plaçant, par exemple, dans

tout à fait semblable à la formule de Clapeyron-Carnot, avec cette seule différence que le volume total V remplace le changement du volume V — V ; or, dans le cas de l'eau, par exemple, ce volume est 10 fois plus grand que le changement de volume qui accompagne la fusion ; par conséquent, à une même variation de température correspondra une variation de pression 10 fois moins grande. Dans le cas de la solubilité, cette formule est encore exacte, mais seulement d'une façon approchée ; la variation de solubilité produite par un changement de pression est beaucoup plus considérable que lorsque la totalité du système est comprimée. Cette inégale compression des corps solides donne lieu à un résultat d'une importance capitale. Un sel au contact d'une solution saturée venant à être comprimé voit sa solubilité croître nnméTome VI,

1904.

20