Annales des Mines (1904, série 10, volume 6) [Image 55]

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NOTE SUR L'USINE IMPÉRIALE DE WAKAMATSU

NOTE SUR

L'USINE IMPÉRIALE DE WAKAMATSU (ILE DE KIUSHID, JAPON) Par M.

CH.-E. HEURTEAU,

Ingénieur au Corps des Mines.

L'usine de Wakamatsu est une entreprise du Gouvernement impérial japonais. Celui-ci a voulu prendre l'initiative du développement de l'industrie métallurgique au Japon, et supporter les risques d'un essai que l'industrie privée n'aurait peut-être pas osé tenter, mais dont les résultats pouvaient être de très grande importance pour l'avenir économique du pays. Ce n'est d'ailleurs pas là le premier essai du Gouvernement japonais. En 1875, il avait décidé la création de hauts fourneaux à proximité des importantes mines de magnétite de Kamaichi (province de Rikuchu) (fig. 1). Avec l'aide d'ingénieurs anglais, on construisit une fonderie qui comprenait deux hauts fourneaux à coke produisant chacun 25 tonnes par jour et munis d'appareils Whitwell. La dépense s'éleva à 2.500.000 yens (*), valant 12.500.000 francs au cours d'alors. La mise en marche (*) Valeur du yen en francs : 1880.. . 1885... 1890... 1894... 1895... 1896.. . . 1897.. . .

5 francs environ 3 f ,35 3 50 2 63 2 65 2 73 2 56

1898.. . 1899... 1900... 1901... 1902... 1903...

2',56 2 58 2 55 2 56 2 56 2 55

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eut lieu eh 1882; mais l'Etat ne put continuer longtemps l'exploitation, trop onéreuse en raison de la mauvaise ■qualité du coke (fabriqué avec le charbon d'Yubari, dans l'île Hokkaido), de la difficulté d'écouler la fonte produite, et surtout du poids des charges financières. Toute l'installation fut cédée en 1887 à un industriel pour 30. OOOyens (100.000 francs à cette époque). Il construisit de nouveaux hauts fourneaux à charbon de bois, qui portèrent la capacité totale de la fonderie à 80 tonnes par jour. Mais il fut réduit, faute de commandes, à limiter la production à 45 tonnes, puis à fermer ses établissements ces dernières années. C'est en 1890-1891 que de nouveaux projets d'usine métallurgique furent mis en avant par le Gouvernement. La Diète ne les adopta et ne vota le subside demandé (4.195.000 yens) qu'en 1897. C'est à l'industrie allemande, et spécialement à la Gutehoffnungshùtte, que l'on s'adressa •cette fois pour la construction et la mise en marche de l'usine. Il fut reconnu au cours des études que les fonds votés étaient insuffisants, et des crédits supplémentaires furent alloués chaque année (6.474.000 yens en 1898, et 8.632.000 yens en 1899). Les immobilisations atteignaient ainsi 19.301.000 yens en février 1900, au moment de la mise en marche du premier haut fourneau, suivie par ■celle des fours Martin, en mai de la même année. Mais depuis, de nouveaux subsides ont été votés annuellement pour achever les travaux de construction et combler les déficits de l'exploitation, si bien qu'à la fin de 1903 les immobilisations étaient évaluées à 24 millions de yens, •dont l'équivalent en francs n'est que de 61 millions au cours actuel, mais est bien plus élevé si l'on tient compte •des cours réels au moment où les dépenses ont été faites. La première usine de Kamaichi, qui ne devait produire ■que de la fonte, avait été installée près des mines de fer. La nouvelle usine, devant faire de l'acier et des produits