Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 294]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

LES GISEMENTS HOUILLERS

mètres de galeries, soit en direction, soit en travers-bancs, aux profondeurs de 14 et de 26 mètres ; elles mettent en évidence que les formations de ce lambeau de terrain houiller sont irrégulières et mouvementées ; c'est ce qu'a constamment révélé l'observation du pendage des bancs, mal accusé et sans cesse variable, et c'est ce que montrent plus nettement encore les essais qui ont été faits pour suivre la couche en direction. La fig. 5 de la Pl. II fait voir, d'après un plan de M. Pelatan, l'état dans lequel les travaux se trouvaient à la date du 12 juin 1888, date au delà de laquelle ils paraissent avoir encore été poussés quelque temps, sans que nous ayons pu trouver aucun renseignement précis à ce sujet. La coupe, qui figure en pointillé l'allure supposée de la couche, montre qu'elle n'a été trouvée, ni dans le fonçage du puits, ni dans le percement du travers-bancs, aux points où elle l'aurait été si elle présentait quelque continuité; cette couche, ou du moins sa trace, a été suivie, entre toit de schistes et mur de grès, sur 85 mètres en direction, mais avec une irrégularité de puissance très marquée, puisqu'on a passé sur cette longueur par tous les intermédiaires entre un filet de 10 centimètres et un amas, d'ailleurs très restreint comme étendue, de près de 10 mètres de puissance ; le charbon y est d'ailleurs barré de veines schis-

affectée par d'importants bouleversements géologiques. La qualité du charbon, là où il existe, parait être assez satisfaisante après triage; il s'était montré d'abord friable, mais, d'après une lettre de M. Pelatan, on tirait au mois de juin 1888 de superbes blocs de charbon. C'est d'ailleurs du charbon des Portes-de-Fer qui a été l'objet, sur les bâtiments de l'État, des essais suivis au sujet desquels un rapport de M. l'Ingénieur de la Marine Auscher donne des indications satisfaisantes ; nous reviendrons sur ce point dans la suite. Nous mentionnerons seulement ici que le charbon des Portes-de-Fer est un charbon demigras (17 à 20 p. 100 de matières volatiles), susceptible de donner du coke, et qu'on a pu retirer de la mine une certaine quantité de combustible assez pur (7 à 9 p. 100 de cendres). Dans ces conditions, la couche unique de houille que contient le gisement des Portes-de-Fer ne peut, en raispn des circonstances géologiques, exister que sur une étendue restreinte, réduite sans doute encore beaucoup par des failles et des serrées ; il semble donc que, malgré la qualité satisfaisante du charbon, ce gisement ne puisse guère donner lieu à une exploitation fructueuse. Rappelons que c'est du gisement des Portes-de-Fer que proviennent les échantillons de plantes fossiles qui ont été déterminées comme d'âge crétacé par M. l'Inspecteur général des Mines Zeiller. Des affleurements anthraciteux ont encore été signalés non loin des Portes-de-Fer, à Yahoué et à Koutio-Kouéta, ils ne paraissent pas présenter une importance sérieuse ; on aurait cependant mis à jour, en ce dernier point, une couche de 2 mètres de puissance grâce à quelques travaux exécutés en 1890.

teuses. Ajoutons qu'un sondage au diamant, exécuté en 1890 et au début de 1891 jusqu'à 99 mètres de profondeur au voisinage immédiat de ces travaux, n'a rencontré qu'une alternance de grès et de schistes plus ou moins argileux ou plus ou moins charbonneux, mais point de charbon. Il semble donc résulter de tout cela que, comme l'admet M. Pelatan (*), on ne soit, aux Portes-de-Fer, qu'en présence d'une cuvette très restreinte de terrain houiller,

(*) Loc. cit., p. 65 et 66, et croquis des pages 12 et 73.

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Gisements du bassin de la Dumbéa. — Au delà du col de Tongoué, qui sépare la presqu'île de Nouméa du