Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 292]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

amples constatations sur la continuité des couches de combustible elles-mêmes, on peut hardiment déclarer que ce n'est pas là qu'il y a à espérer créer une exploitation de quelque importance. C'est d'ailleurs la conclusion à laquelle la commission des recherches houillères était arrivée dès 1885, puisqu'elle déclarait : 1° Que le terrain carbonifère qui s'étend au pied du grand massif serpentineux du Mont Dore n'est qu'un étroit bourrelet suivant le rivage de la mer ; 2° Que les couches de charbon trouvées, au nombre de trois, ont pratiquement peu d'étendue ; 3° Que, même si elles avaient de l'étendue, les couches observées seraient inexploitables, à moins de grandes améliorations en profondeur. La commission ajoutait qu'en résumé le lambeau de terrain carbonifère du Mont Dore n'offre aucun intérêt au point de vue de l'industrie houillère. Les caractères que présente cette formation sont les suivants : Les terrains encaissants sont constitués essentiellement par des grès arénacés généralement assez ferrugineux, à coloration jaune orange foncée, mais dont quelques bancs sont bleutés ; ils reposent sur les assises assez peu développées des schistes triasiques nettement métamorphiques, lesquels s'appuient à leur tour avec un pendage très raide sur le massif granitique, très restreint d'ailleurs, de la Coulée. Dans ces grès sont interstratifiés quelques horizons de schistes noirs ferrugineux avec couches de charbon : le nombre des couches différentes qui existent dans cette région ne peut êtrè fixé exactement en raison de l'incohérence des différents gisements examinés ; la commission des recherches houillères a cru pouvoir en compter trois distinctes. Ce qui nous paraît établi, c'est qu'il existe au moins, d'une part, une couche assez puissante que l'on

LES GISEMENTS HOUILLERS

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peut définir plutôt comme un groupe de veines minces de charbon séparées par des filets d'argile ou de schistes charbonneux (îlot N'dé, mine Bulli, et différents affleurements brouillés sur la route de Nouméa à la Coulée), et, d'autre part, deux ou plusieurs couches minces séparées entre elles par des intervalles stériles importants. Le premier aspect est celui qui se présente d'une façon particulièrement nette à l'îlot N'dé : la commission des recherches houillères y avait relevé en 1885 les deux coupes reproduites par les fig. 1 et 2 de la Pl. XII, prises l'une à l'extrémité Est, l'autre à l'Ouest, d'une falaise de 200 mètres de longueur, le long de laquelle l'affleurement trace une barre continue avec plongée vers le Nord. En ce qui touche la deuxième de ces coupes, qui représente un affleurement de i mètres de puissance, il est bon d'ajouter que, d'après le texte même du rapport de la commission, « la couche se révèle comme composée d'une série de veines minces et fort irrégulières de charbon intercalées entre des couches d'argile noire imprégnée de matières charbonneuses. Les deux, ou trois plus importantes veines de charbon observées n'ont pas 30 centimètres d'épaisseur chacune et sont séparées par de fortes épaisseurs d'argile » ; quant à la première coupe, elle figure un groupe de trois couches distinctes dont la puissance totale atteindrait environ 2 mètres à 2 m ,50. En 1875, M. Heurteau signalait à l'îlot N'dé une couche de 6 mètres de puissance, mais cela était y compris deux bancs d'argile ayant chacun environ 0 m ,80 d'épaisseur. Le charbon de ce gisement se montrait fragile et très sulfureux, nous n'en connaissons pas d'analyse; c'est lui qui a été essayé par le Prony en 1852. Différents affleurements, que nous avons relevés dans quelques tranchées de la route de Nouméa à la Coulée ou sur des escarpements naturels qui la dominent, paraissent présenter un caractère analogue, mais le charbon y est