Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 289]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE LES

la possibilité d'exploiter les gisements de charbon en Nouvelle-Calédonie, et particulièrement sur le territoire d'Ouarail (région de Moindou), est subordonnée aux résultats de travaux de recherches à entreprendre sur les points que nous avons désignés, résultats que rien ne permet actuellement de prévoir ; en second lieu, qu'en supposant les circonstances les plus favorables, l'exploitation du charbon en Nouvelle-Calédonie serait une entreprise des plus aléatoires. La Nouvelle-Calédonie contient des gisements de charbon étendus, c'est un fait acquis. Mais, en admettant que ces gisements soient de bonne qualité, et assez réguliers pour donner lieu à une exploitation entreprise dans des conditions favorables, ce que nous ignorons encore, on doit les considérer comme une réserve pour l'avenir plutôt que comme devant faire l'objet d'une exploitation immédiate. » Si nous te nous à citer ton tau long ces conclusions c'est que, bien que vingt-sept ans se soient écoulés entre le moment où M. Heurteau a visité les gisements houillers de notre colonie et celui où nous les avons examinés nous-méme, nous sommes amené presque exactement aux mêmes conclusions que M. Heurteau, et que les questions à la solution desquelles il subordonnait son avis n'ont pas été depuis lors suffisamment éclaircies pour nous permettre d'être plus catégorique que lui dans nos affirmations. En dehors de ces études d'ensemble, différents travaux de recherches, consistant surtout en l'exécution de tranchées, de galeries, et même de petits puits, ont été poussés depuis lors, d'une façon fort peu méthodique d'ailleurs, sur différents gisements, tout autour de la baie de Boulari, dans la vallée de la Dumbéa, à Païta, à Moindou, et même à Voh; si bien que, lorsqu'en 1885, 1886, et 1887, la commission instituée par le gouverneur de la NouvelleCalédonie en vue « d'étudier et de formuler un avis sur la valeur des gisements houillers signalés sur plusieurs

GISEMENTS

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points delà colonie », voulut remplir sa mission, elle eut à visiter un assez grand nombre de recherches : le recueil des travaux de cette commission jusqu'au début de 1887 (*) ne mentionne pas moins de 15 concessions ou gisements différents, sur lesquels quelques fouilles étaient ouvertes ; les études de la commission, qui prescrivit d'ailleurs des travaux d'exploration complémentaires sur quelques gisements, n'ont abouti à aucune conclusion bien nette et n'ont guère jeté de lumière sur la question dans son ensemble. Quelques recherches furent, en suite de ses avis, poursuivies en différents points; quelques sondages furent même exécutés à l'aide d'une sonde au diamant dont le gouvernement avait fait l'acquisition à la fin de 1889, mais cet appareil a cessé de fonctionner au bout de peu de temps sans avoir fourni aucune indication utile ; les recherches furent alors reportées sur les gisements de la Nondoué, récemment découverts. Entre temps, M. Porte, pharmacien de la Marine, qui s'était déjà activement occupé delà question de la houille pendant un premier séjour dans la colonie, y fut renvoyé par M. le ministre de la Marine et des Colonies à la fin de 1887 pour continuer, conformément au vœu du gouverneur et • du Conseil général de la colonie, l'exploration des gisements houillers dans toute l'étendue de la colonie. Les résultats de ses études furent consignés dans un rapport au Ministre en date du 28 février 1889, et ils furent résumés dans une brochure publiée plus tard (**). En 1892, M. Pelatan consacrait, dans son étude sur les mines de la Nouvelle-Calédonie, un assez long chapitre aux gisements houillers, surtout à ceux du bassin de

(*) Brochure autographiée aux presses autographiques de l'Administration pénitentiaire à Montravel (1887). (**) Nouvelles recherches sur les gisements houillers de la NouvelleCalédonie, par M. A. PORTE , pharmacien principal de la Marine. Nouméa, 30 juin 1890. Imprimerie Nouméenne.