Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 174]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

être aussi ne serait-elle pas étrangère à la transformation en anthracite que le charbon, qui semble avoir été originairement riche en matières volatiles, subit en certains points. M. Pelatan signale encore, sans leur attribuer d'âge, des pointements dioritiques médiocrement développés, qui se rencontreraient notamment au cap Deverd, à l'embouchure de la Nessadiou, près de Moindou, et à la Coulée près de Nouméa. Nous n'avons pas eu l'occasion de les observer en aucun de ces points, et nous ne connaissons de diorites en Nouvelle-Calédonie que comme formations accessoires, sans doute filoniennes, dans les massifs serpentineux. Enfin les terrains crétacés, et les porphyres qu'ils renferment, sont recouverts en un grand nombre de points par une dernière formation éruptive, celle des péridotites. B.

— LES PÉRIDOTITES.

A côté des séries éruptives que nous avons passées en revue ci-dessus, celle des péridotites, que nous venons de mentionner en dernier lieu, se présente avec une importance tout à fait prédominante ; c'est même, nous n'hésitons pas à le dire, la plus importante de toutes les formations de la Nouvelle-Calédonie : sans le céder en rien aux diverses séries sédimentaires comme extension, puisqu'elle recouvre à peu près un tiers de la superficie de la colonie, soit 600.000 hectares, elle marque le trait le plus caractéristique à la fois de la configuration géographique et de la constitution géologique du pays; enfin, c'est à elle que sont associés, ou plutôt c'est d'elle que dérivent certainement, les minerais de nickel, de cobalt et de chrome, ces richesses minérales qui se présentent en NouvelleCalédonie d'une façon si exceptionnelle, et qui depuis 25 ans fournissent à l'industrie minière de notre colonie

FORMATIONS GÉOLOGIQUES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

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la très grande majorité, lorsque ce n'est pas, comme aujourd'hui, la totalité des produits qu'elle exploite. Cette formation mérite donc à tous égards de fixer notre attention. Les péridotites et les produits secondaires qui en proviennent constituent ensemble ce que nous avons déjà appelé, et ce que nous continuerons à appeler, la formation serpentineuse; cette formation recouvre, avonsnous dit, environ le tiers de la colonie : nous en avons figuré les limites sur la fîg. 2 de la Pl. XI, en les traçant, toutes les fois que nous l'avons pu, d'après nos observations personnelles, et en y suppléant, lorsque cela était nécessaire, à l'aide des indications de la carte géologique de M. Pelatan. Comme on le voit, les serpentines apparaissent d'abord dans la région méridionale de la colonie, au Sud d'une ligne sinueuse allant du mont Dore jusqu'à la baie de Nakety, sous la forme d'un massif compact d'une superficie de 350.000 hectares environ, au milieu duquel nous n'avons pu noter la présence que de deux pointements de roches étrangères à la formation, roches qui se sont trouvées être du granité dans les deux cas. Elles se répartissent ensuite sur toute la longueur restante de l'île pour former, tantôt les traits les plus marquants de la configuration du rivage oriental, tantôt quelques-uns des hauts sommets de la chaîne centrale, et tantôt une série de pitons alignés le long de la côte Ouest : elles constituent ainsi une quinzaine ou une vingtaine de massifs séparés, de dimensions très variables, reposant sur les terrains sédimentaires des différents âges. Leur extension dépasse même celle de la GrandeTerre, puisque au Sud elles se montrent à l'île des Pins et forment ensuite la totalité de l'île Ouen, et puisqu'elles jalonnent encore, assez loin au Nord de la presqu'île d'Arama, l'alignement des îles Yandé et Belep. Tous ces massifs ne présentent souvent que des escar-