Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 172]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

CHAPITRE III.

LES

ROCHES ÉRUPTIVES; LES SERPENTINES.

A.

— LES

DIFFÉRENTES

SÉRIES ÉRUPTIVES

DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

NOUS avons déjà eu l'occasion, en décrivant les différentes assises géologiques de la Nouvelle-Calédonie, d'y mentionner fréquemment la présence de roches éruptives variées, et en outre de faire allusion à celle qui est de beaucoup la plus importante parmi ces venues éruptives, celle des péridotites qui se montrent aujourd'hui plus ou moins serpentinisées. C 'est dire que le géologue et le mineur ne peuvent pas faire un pas dans la colonie sans rencontrer de telles roches, et la connaissance de celles-ci présente pour eux un intérêt d'autant plus capital que, si les diverses formations éruptives anciennes de la colonie paraissent déjà, comme dans beaucoup de pays, présenter des relations plus ou moins directes avec les venues métallifères, cuivre, or, plomb argentifère, etc., la liaison étroite des gisements de nickel, de cobalt, de chrome, et de fer avec la formation serpentineuse est d'une évidence absolue. L 'ensemble de ces roches constitue une série très variée dont le classement rationnel ne laisse pas d'être assez malaisé avec le petit nombre d'observations dont nous disposons personnellement, et avec la difficulté

FORMATIONS GEOLOGIQUES DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

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qu'il y a pour nous à utiliser celles de nos devanciers, dont la terminologie était quelque peu différente de celle qui est en usage actuellement et était surtout assez mal assurée, appuyée qu'elle était sur le seul examen macroscopique des roches. M. Garnier signale, en dehors des roches éruptives magnésiennes, c'est-à-dire de celles qui appartiennent à la grande formation serpentineuse, des mélaphyres associés aux couches triasiques et des porphyres qui apparaissent dans la formation à charbon. M. Heurteau relève également, à côté des serpentines, la présence de mélaphyres avec tufs et brèches mélaphyriques dans le trias, et de porphyres dans le houiller ; il ne fait pas mention de roches dioritiques. M. Pelatan fait une énumération plus étendue de la série éruptive calédonienne et la divise en cinq groupes : les roches vertes anciennes, les roches dioritiques, les roches mélaphyriques, les roches porphyriques et les roches serpentineuses. Nous adopterons cette classification, qui paraît assez bien séparer les roches de types très variés que l'on rencontre en différents points de la colonie. Nous ne sommes cependant pas certain qu'elle suive de très près « l'ordre chronologique probable des éruptions qui les ont amenées au jour », comme l'indiquait M. Pelatan (*). Dans les micaschistes, nous n'avons pas rencontré de roches éruptives paraissant avoir spécialement affecté ceux-ci ; nous y avons, en effet, principalement relevé comme roches exceptionnelles : les roches à glaucophane, qui sont à nos yeux pour la plupart, sinon toutes, d'origine métamorphique [M. Lacroix (**) signale cependant une roche à glaucophane de la Nouvelle-Calédonie qu'il (*) Loc. cit., p. 27. ( *)

LACROIX,

Minéralogie de la France et de ses colonies, t. I, p. 708.

Tome IV, 1903.

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