Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 156]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

B.

— CONFIGURATION DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

La Nouvelle-Calédonie constitue, avec les iles et îlots qui s'alignent suivant sa direction au Nord-Ouest et au Sud-Est, une arête, longue de plus de 500 kilomètres sur une largeur maxima de 65 kilomètres, émergeant des grandes profondeurs de l'océan Pacifique ; ces profondeurs atteignent en effet plus de 2.000 mètres à très faible distance des côtes dans toutes les directions, même vers le Nord-Est entre la Grande-Terre et le groupe des îles Loyaltj, qui sont distants entre eux de 80 kilomètres seulement. La Grande-Terre, dont la longueur est de 400 kilomètres et la largeur moyenne de 40 kilomètres, se développe entre 161° 43' et 164° 45' de longitude Est de Paris et entre 20° 5' et 22° 24' de latitude Sud; sa superficie est de ï. 01 1.700 hectares. Elle est exceptionnellement montagneuse, toute sa partie centrale étant constituée par une série de massifs s'élevant à plus de 1.000 mètres d'altitude. L'ensemble de ces massifs est généralement désigné, d'une façon assez impropre, sous le nom de chaîne centrale, qui évoque l'idée d'une ligne de partage des eaux à peu près rectiligne entre les versants des deux côtes, ligne qui serait jalonnée par la série des sommets les plus élevés de l'île. Tel n'est pas du tout le caractère de l'orographie de la colonie ; il suffit pour s'en rendre compte de jeter un coup d'œil sur la carte hypsométrique de la NouvelleCalédonie, publiée par M. A. Bernard à la suite de sa géographie delà Nouvelle-Calédonie (*), et dont nous reproduisons les indications sur la carte ci-jointe (fig. 1, Pl. XI) : (*) L'archipel de la Nouvelle-Calédonie, par Augustin Hachette, 1895.

BERNARD ,

Paris,

FORMATIONS GÉOLOGIQUES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

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on constate d'abord que si, au Sud de la ligne de Bouloupari à Thio, tout l'intérieur de l'île est occupé par un puissant massif montagneux qui s'abaisse en un plateau vers le Sud-Est, ce massif est loin d'avoir le caractère d'une chaîne, puisqu'un grand nombre de ses plus hauts sommets ilanquent à une assez grande distance à droite et à gauche la ligne de partage des eaux, dont ils dépassent souvent l'altitude [mont Koghis (*), mont Mou, dent de Saint-Vincent, sommet dominant la rivière de Kouakoué, sommet Nékando] . D'autre part, au Nord de la ligne Bouloupari-Thio, la distribution des massifs montagneux devient tout à fait capricieuse : la ligne de partage des eaux serpente du voisinage d'une côte au voisinage de l'autre pour passer par le plus grand nombre des massifs élevés, et ceux-ci se ramifient et s'étalent chacun isolément ; ils sont donc bien loin de former quoi que ce soit qui ressemble à la barrière rectiligne dont le nom de chaîne centrale évoque l'idée. Plusieurs cols coupent d'ailleurs cette ligne de partage des eaux à des altitudes relativement faibles (col de Kuenthio à 350 mètres d'altitude, passages de Bourail et de Poya à Houaïlou, de la rivière de Koné à la Thvaka, et de la Iouanga à la Ouaième, etc., tous à moins de 500 mètres d'altitude). En outre, de nombreux massifs très importants par leur puissance et par leur altitude (sommet Nakada, Mé-moa, Sphinx, sommet Arago, Tchingou, Panié, sur le versant Est; Poilou, Kopéto, Koniambo, Taom, Kaala, au voisi('*) Voir la carte {fig. 1, Pl. XI) annexée au présent rapport, sur laquelle nous avons reporté, soit d'après la carte à l'échelle de ^ ^ dressée de 1879 à 1886 par les officiers delà mission topographique, soit d'après I I «carte au ^ du commandant Laporte, publiée par l'Union agricole •alédonienne, soit d'après les levés du service topographique de la colonie, les indications et les noms nécessaires à la lecture de ce qui suit. Nous y avons également reproduit les lignes de niveau de la carte hypsométrique de M. Bernard. Tome IV, 1903.

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