Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 21]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

34

LE GISEMENT DE FER SPATHIQUE

viction sur un faisceau d'observations concordantes , et non plus sur quelques faits isolés et parfois sujets à caution. Or une telle généralisation est impossible. Le caractère le plus frappant de la zone des grauwackes est l'irrégularité de la stratification. Les éléments dominants sont les schistes et les grauwackes, puis les calcaires, parfois dolomitiques, qui se présentent tantôt en masses épaisses, en lentilles, tantôt en longues couches; il y a aussi, vers l'Est, des grès et des quartzites. Ces éléments sont disposés de telle sorte que, quoique les couches plongent assez régulièrement vers le Nord et ne soient troublées ni par des failles k grand rejet, ni par des renversements, il est impossible d'établir une loi de superposition des couches. Suivant les points où on les observe, on trouve les mêmes éléments à des niveaux tout à fait différents,' et avec une importance très variable. La formation métallifère, par exemple, a une puissance de 500 mètres sur l'Erzberg, de 20 mètres sur la Donnersalpe, et F. von Hauer a constaté sa disparition dans le Tullgraben, k 3 kilomètres seulement de l'Erzberg (*). A l'Est comme à l'Ouest, sur une longueur totale de 300 kilomètres, il y a, avec de fréquentes solutions de continuité, toute une série de gisements de fer spathique; mais la stratigraphie est tellement variable que l'on ne saurait dire, avec certitude, s'ils sont ou ne sont pas au même niveau géologique. A Eisenerz, le gisement est au-dessus de la grauwacke ; à Dienten, il est compris entre deux grauwackes. A Eisenerz, le minerai est intimement lié à un calcaire métallifère ; aux gisements du Saalberg, du Dùrrenschober, du Rothelstein, départ et d'autre de l'Enns, il n'y a pas de calcaire ; on n'en trouve que plus au Sud, à un niveau certainement très inférieur. A Golrad, à l'Est, on ne reconnaît plus rien des formations de l'Erzberg : ce sont (*) F. RITTER v. HAUER, Die Eisenerz Lagerstiitten der Sleyeriscken Eisen industrie bel Eisenerz {.lahrbuch derK. K. tféol. Reichsanstall, 1872).

DE

L'ERZBERG,

PRÈS

EISENERZ,

EN

STYRIE

35

des grès rouges qui jouent le rôle prédominant avec une grauwacke siliceuse qui ne ressemble pas à celle de l'Erzberg. Enfin, dans la vallée de Palten, au niveau qui semble correspondre au fer spathique, il y a un gisement d'anthracite étudié par Miller. Lorsque l'on cherche à suivre, le long do la bande des terrains primaires, chacune des couches qui affleurent dans les environs d'Eisenerz, on se heurte à des difficultés aussi sérieuses que pour la formation métallifère : si l'on voulait identifier les niveaux, il faudrait à chaque instant résoudre un nouveau problème local, afin de déterminer la nature des modifications et des substitutions latérales. Une telle recherche nécessiterait, pour être complète, des travaux géologiques do longue haleine, qui ne sont pas près d'être accomplis. Ainsi les études d'ensemble ne sont pas encore en état do contribuer efficacement â la résolution du problème qui nous occupe ; on est obligé de restreindre ses recherches k une région limitée, et de l'étudier d'assez près pour en connaître avec certitude les dispositions stratigraphiques. Or le problème local, k Eisenerz, n'est pas aussi facile qu'on pourrait le penser après une simple lecture du rapport de Schouppe. Difficultés d'observation, irrégularités de la stratification dans les environs d'Eisenerz. — D'abord il faut noter que les observations sont généralement difficiles et parfois incertaines. La végétation oppose un sérieux obstacle aux recherches géologiques. En outre, sur les flancs des montagnes, le vrai sous-sol est presque toujours masqué par des éboulis : les tunnels de la ligne Eisencrz-Vordernberg ont traversé d'assez grandes épaisseurs de ces éboulis, au milieu desquels on rencontrait parfois de puissants blocs calcaires, qui, partiellement mis k jour, auraient pu donner l'anparencé d'un affleurement de