Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 40]

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ESSAI SUR UN GRISOUMÈTRE ÉLECTRIQUE

précision comparable à celle que l'éprouvette Le Chatelier permet d'atteindre dans le laboratoire, tout en dispensant de prises d'essai et de mesures assez longues. Nous terminerons par deux remarques relatives à des applications possibles du principe du grisoumètre électrique. 1° Observatoires grisonmé triques. — On a souvent contesté l'utilité des grisoumètres installés à poste fixe dans la mine ; et il est certain (pie les appareils portatifs sont ceux dont il y a le plus d'intérêt à développer l'usage ; un accroissement notable de grisou dans les tailles n'a souvent qu'une répercussion insignifiante sur la teneur des grands retours d'air où l'on pourrait placer les appareils fixes. Dans certains cas cependant, soit que, comme en Belgique, on veuille organiser de véritables observatoires grisoumétriques pour l'étude scientifique des dégagements grisouteux, soit qu'on désire surveiller spécialement un point donné, les grisoumètres à postefixe pourront être utiles. Les grisoumètres actuels à poste fixe (appareil Shav, forménophone Hardy, micromanomètre Schultze) sont chers et difficiles à installer ; l'autocapteur Petit (*) multiplie les expériences de laboratoire ; notre appareil, pourvu qu'on augmente le nombre des accumulateurs et qu'on allonge les quatre fils reliant lepont de \\ neatstone au galvanomètre et aux accumulateurs, permettra à l'ingénieur, moyennant une dépense acceptable, de connaître, à tout moment, de son bureau, au jour, la teneur en grisou d'un retour déterminé ; on devra seulement prendre soin d'installer le pont de Wheatstone dans une niche du retour à l'abri des forts courantsd'air. Il est même possible qu'en remplaçant l'ampèremètreà pivot par un galvanomètre h réflexion donnant une (*) P. PETIT. Note sur un autocapleur ou appareil serrant à effectuer automatiquement, de façon continue, des prises d'air grisouteux ou degaz quelconques (Annales des Mines, février 1896. p. 289. 9° série, t. IX).

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division de déviation par dixième de microampère et en diminuant jusqu'au voisinage de la température d'inflammation du méthane (650°) la température initiale des fils, on arrive à laisser ces fils de façon continue dans le circuit ; il serait dans ce cas possible d'associer à l'appareil un véritable enregistreur, photographique ou autre. 2° Analyse des mélanges de gaz combustibles. —Lorsqu'on essaie l'appareil dans une enceinte fermée contenant un mélange de gaz combustibles et qu'on augmente progressivement l'intensité du courant, on voit les différents gaz constituants brûler au fur et à mesure que leur température d'inflammation est atteinte par les fils et ces combustions se manifester par des déviations successives de l'aiguille. C'est ainsi qu'opérant avec un mélange de 1 p. 100 d'hydrogène et de 1 p. 100 de méthane, nous avons eu, pour une intensité i u une déviation a ; cette déviation s'est effacée peu à peu quand l'hydrogène contenu dans l'enceinte s'est brûlé. Quand nous avons alors porté à la valeur i 2 l'intensité du courant, une seconde déviation due au méthane, s'est produite. Essayés séparément, l'hydrogène et le méthane ont donné : le premier, pour i u une déviation cz ; le second, pour i.2 , une déviation (3. Cette remarque permettrait peut-être de substituer, dans certaines analyses de gaz, à la brutale méthode de combustion eudiométrique totale, une méthode de combustion fractionnée; toutefois une étude détaillée pourra seule indiquer si les périodes de combustion des différents gaz combustibles ne chevauchent pas les nues sur les autres et si des précautions spéciales ne sont pas nécessaires pour parer à cette difficulté.