Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 37]

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ESSAI SUR UN GRISOUMÈTRE ÉLECTRIQUE

mètre est coiffé de la bande ainsi préparée et les deux bords du pli collés à la chaleur du doigt, de façon à marquer sur le fil une réserve de '18 millimètres de longueur. Avec un courant de 4/100 ampères, on dépose sur le fil placé au pôle négatif d'un bain électroly tique de sulfate de cuivre, et en dehors de la réserve de gutta, un peu de cuivre; l'opération, qui dure quelques minutes, terminée, on dissout la gutta par le chloroforme. Le fil de platine est alors enroulé en spirale (4 spires) sur un fil de cuivre de 0 mm ,9 de diamètre; il est serré dans les bornes, de manière à ce que la partie cuivrée vienne affleurer la surface de ces bornes. Avec quelque soin qu'on les ait préparés, les quatre fils ne peuvent être identiques ; et, lorsqu'on essaie l'instrument, l'aiguille ne reste pas au zéro. Pour régler l'appareil, on pourrait introduire dans les branches du pont de petites résistances additionnelles ; à condition de faire ces résistances en un métal ayant un coefficient de température voisin de celui du platine à 1.300° (par exemple : le maillechort, dont le coefficient est de 0,0004), on aurait un réglage dans l'air pur indépendant des variations de la température extérieure. Nous avons adopté un mode de réglage beaucoup plus pratique, fondé sur la remarque que voici : un fil de platine, échauffé par un courant, prend une température qui dépend de la forme de ce fil; si le fil est enroulé en spirale, il sera plus, chaud que s'il est tendu réctilignement, les spires se chauffant l'une l'autre., et il sera d'autant plus chaud que les spires seront plus serrées. Supposons qu'après avoir mis en place les quatre fils, l'aiguille, dans l'air pur, se maintienne à+4; c'est que les résistances des deux fils sous les toiles sont tropfortes et qu'il faut les diminuer; il suffit pour y arriver de détendre avec une lame de mica les spirales de ces deux fils. Si l'aiguille se maintenait à gauche du zéro, ce

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seraient, au contraire, les deux fils sous les cloches étanches dont il faudrait desserrer les spirales, alors que les spirales des deux fils exposés à l'air libre devraient être resserrées. On arrive ainsi, en quelques secondes de tâtonnements, à régler au zéro l'aiguille du galvanomètre. Emploi de l'appareil. — A raison de 12 mesures par jour et do 10 secondes par mesure, la consommation proprement dite ne dépassera pas 1 /7 d'ampère-heure ; d'autre part, la déperdition quotidienne n'atteint pas 5/6 d'ampère-heure. Il suffira donc de restituer chaque jour 1 ampère-heure aux accumulateurs, ou de les charger complètement toutes les semaines ; on reconnaîtra d'ailleurs pratiquement que les accumulateurs doivent être rechargés lorsqu'on aura dû déplacer le curseur du rhéostat de moitié de sa course, la force électromotrice baissant de 2 volts, 1 à l' olt ,9. Le courant de charge peut, sans inconvénient, atteindre l"" l,, ,5. Toutes les fosses importantes sont pourvues de l'éclairage électrique; quand on devra charger, on mettra la batterie (pôle -f- relié au pôle -f- de la dynamo) dans le circuit d'une lampe de 16 bougies à 110 volts (0 ,m| ',6) ou de 2 lampes de 16 bougies (en dérivation l'une par rapport à l'autre, l amp ,2). On aura préalablement séparé la caisse galvanométrique de la base et ouvert les petits bouchons-vis des accumulateurs. La charge terminée, si un peu de liquide a débordé, on ajoutera quelques centimètres cubes d'eau acidulée à 30° Baumé (1 volume d acide sulfurique pur dans 3 volumes d'eau distillée), préparée à l'avance, mais jamais d'eau pure (en raison de l'immobilisation du liquide]. Pour la mise en service, on ferme les bouchons-vis des accumulateurs, on rétablit les connexions électriques de la caisse et de la base. On met les accumulateurs eu