Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 292]

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DIMINUTION

DES

RISQUES

DANS

D'ACCIDENTS

gravement, soit d'une façon plus ou moins légère, pendant les trois années 1885, 1886 et 1887. J'en ai fourni le compte rendu dans le volume de la Statistique de, /'industrie minérale et des appareils à vapeur pour l'année 1887; et je l'ai commenté dans mon Rapport sur la Statistique des accidents du travail présenté au premier Congrès international concernant cet objet, qui s'est réuni à Paris en 1889. Je me borne à rappeler que, d'après les renseignements qui ont été fournis par les 80 Compagnies houillères les plus importantes pour les trois années sus-indiquées, les victimes se classaient en moyenne comme il suit, par 10.000 ouvriers (y compris les employés) : . ' Tués Invalides affectés d'une incapacité de travail permanente. Blessés grièvement ayant chômé plus de 6 mois — — de 3 à 6 mois Blessés ayant chômé de 21 jours à 3 mois Blessés légèrement, ayant chômé de 'J à 20 jours Blessés très légèrement, ayant chômé 4 jours au plus

17 9 11 23 313 1007 385

accidents. Les détails dans lesquels je viens d'entrer font comprendre pourquoi, dans la présente étude, je laisse com-

HOUILLÈRES

FRANÇAISES

DEPUIS

1833

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plètement de côté la statistique des blessés pour nem'occuper que de celle des accidents mortels. Cette dernière est résumée dans le tableau suivant, depuis 1833, en éliminant la période 1841 à 1849, qui contient trop de lacunes. Ce tableau fournit, année par année, la proportion des morts par rapport au nombre des mineurs employés, tant à la surface qu'au fond, dans les houillères françaises, y compris les mines de lignite. C'est par 10.000 ouvriers que le calcul est établi, et non par 100 ou par 1.000, pour la commodité de la lecture, afin d'éviter l'emploi de plusieurs décimales. Les moyennes sont données pour les six périodes considérées, dont les quatre dernières embrassent chacune dix ans. N° 1. — Nombre annuel des ouvriers mineurs tués par accident sur 10.000 ouvriers employés.

TABLEAU

ANNÉES

TUÉS

ANNÉES

»

,,

1850

a

Le nombre des blessés, en laissant de côté ceux qui n'ont pas éprouvé une incapacité de travail supérieure à vingt jours, ressort à 356 pour 17 tués, soit 21 blessés pour 1 tué. Si l'on prend le total général des blessés, qui est de 1.748 par 10.000 personnes, d'après les chiffres ci-dessus, la proportion dépasse 100 blessés pour 1 tué. On obtient, comme on voit, des chiffres très différents suivant le compte que l'on tient du degré de gravité des blessures ; et, à cet égard, toute statistique complète comporte nécessairement plusieurs divisions : on s'exposerait à des erreurs graves si l'on n'établissait pas un classement d'après l'ordre d'importance des conséquences des

LES

1833 1834 1835 1836 1837 1838 183H 1840

Moyennes.

44,7 37,0 30,8 37,8 35, U 41,9 50,0 47,2

40,7

»

1853 1854 1855 1850 1857 1858 1859 18C0

THÉS

38,5 »

38,4 42,5 38,1 33,9 30,2 28,9 »

27,3

34,7

ANNÉES

1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870

TUÉS

43,2 22, 6 26,6 24,3 32,0 26,2 36,2 25,6 32,0 28,7

29,8

ANNÉES TUÉS

1871 1872 1873 1874 1875 1870 1877 1878 1879 1880

30,7 23,2 22 . 2 20 ! 3 20,6 36,6 21,6 14,4 16,0 17,5

22,3

ANNÉES

1881 1882 1883 1884 1885 1886 18 7 1888 1889 1890

TUÉS

16,4 14,2 15,2 15'6 16,8 13,0 17 3 17^7 30,1 25,8

18,2

ANNÉES TUÉS

1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900

16 7 9^5 Q y,o

S ,0^ 0 1 1 , Qy \!•>, Q U A

10 1U, ?/ 10 7 135 14^2

11,8

Les nombres qui précèdent montrent d'une façon évidente la décroissance des accidents mortels, qui est absolument remarquable. De 40,7 pour la première période (1833 à 1840), la proportion moyenne des ouvriers tués est descendue à 1 1 ,8 pour la période la plus récente (1891 à 1900). La diminution révélée par les moyennes est continue. Elle ne peut conséquemment être attribuée à des circonstances fortuites ; et il est clair a priori qu'elle