Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 267]

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RECHERCHES SUR LES ACIERS AU NICKEL

et produisent de l'hystérèse, plus forte avec le carbone qu'avec le manganèse, avec le manganèse qu'avec le nickel, avec le nickel qu'avec le chrome ou le cobalt. Le chrome a, indépendamment de son action directe sur les points de transformation du fer, une action sur le carbone pour lui faire produire plus d'abaissement des points de transformation, avec plus d'hystérèse. Mais, tant que le point de transformation au refroidissement reste éloigné de la température ordinaire, le phénomène dont l'importance est prédominante est l'augmentation de la proportion de fer S due à la présence des éléments étrangers. Le cobalt, qui, au moins jusqu'à la teneur de 30 p. 100, relève les points de transformation du fer, n'en agit pas moins, au point de vue de l'augmentation de la proportion de fer 3, dans le même sens que le chrome, qui les abaisse lentement, et le nickel, qui les abaisse rapidement. A mesure que les proportions de ces divers éléments augmentent, une proportion de plus en plus grande de fer est maintenue à l'état 3, ce qui s'accuse comme suit : la limite d'élasticité se relève, la résistance à la rupture augmente, l'allongement à la rupture diminue, la dureté et la fragilité augmentent, la striction de l'éprouvette de traction se localise complètement. L'acier reste magnétique à la température ordinaire, mais devient do plus en plus magnétipolairc. On a reconnu les propriétés des deux premiers groupes d'aciers au nickel proprement dits que nous avons constitués, elles ont pour cause l'existence du fer aux états a et £ et l'augmentation progressive de la proportion de fer 3. Une nouvelle période commence lorsque les additions ont amené le point de transformation au refroidissement assez près de la température ordinaire pour qu'une partie du fer soit maintenue à l'état y : la limite d'élasticité s'abaisse, la résistance à la rupture diminue et l'allonge-

A HAUTES TENEURS

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ment augmente ; la dureté et la fragilité diminuent. La perméabilité magnétique et le magnétisme rémanent diminuent tout en subsistant encore. Le fer est en partie à chacun des trois états a, 3 et y, et le fer y tond de plus en plus à, remplacer les fers a et ,3. Ces propriétés sont celles des aciers au nickel proprement dits du troisième groupe. L'abaissement du point de transformation au refroidissement au-dessous de la température ordinaire a pour résultat de maintenir le fer d'abord aux états 3 et y, et bientôt entièrement à l'état y. On ne connaît aucun moyen de constater exactement la position du point a3 , où commence la transformation du fer y en fer 3 ; l'existence d'une forte proportion du fer à l'état y ne se manifeste guère que par une diminution de la dureté, mise en évidence parles essais mécaniques. Certains aciers, particulièrement des aciers carburés et chromés, paraissent, si on en juge par leur dureté, contenir une forte proportion de fer 3, quoique n'étant plus magnétiques. Dans ce cas, le point a., reste à quelque distance du point « 3 . • Lorsque le fer est entièrement à l'état y, la limite d'élasticité est basse, la résistance à la rupture est peu élevée, et l'allongement est très considérable. La dureté est faible et la fragilité merveilleusement réduite, même lorsque l'acier a subi une notable déformation permanente. La striction de l'éprouvette do traction s'étend sur toute sa longueur. Les propriétés mécaniques cessent de varier rapidement sous l'influence de faibles variations de la composition chimique ; l'état allotropique du fer ne se modifie plus. Les propriétés de ces aciers, qui sont celles du quatrième groupe des aciers au nickel proprement dits, doivent être attribuées presque exclusivement au fer à l'état y qu'ils contiennent.