Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 265]

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RECHERCHES SOR LES ACIERS AH NICKEL

A HAUTES TENEURS

léur personnalité, c'est-à-dire conservent une partie de leurs caractères spécifiques, et la masse s'en ressent.7; Ainsi le nickel apporte sa ténacité, sa tendance à la texture fibreuse, son inoxydabilité et éventuellement son magnétisme. Le carbone reste l'élément par excellence dur et fragile, quoiqu'il puisse, dans certains cas, être la cause d'une grande diminution de la dureté et de la fragilité, en maintenant le fer à l'état allotropique y. Les aciers à hautes teneurs en nickel et en manga-, nèse réalisent tout particulièrement les conditions que nous venons de signaler comme caractéristiques des dissolutions mutuelles. En effet, le fer forme avec le nickel ou avec le manganèse, en proportions quelconques, des dissolutions parfaitement conformes à la définition donnée cidessus, qui peuvent contenir en outre, dans les mêmes conditions, de notables proportions de chrome et de

pourquoi il est très utile, et même presque indispensable, pour l'obtention d'aciers homogènes se forgeant bien. On a vu qu'il favorise beaucoup l'action du carbone sur le fer au point do vue dos transformations allotropiques. Le chrome joue ce même rôle mieux encore que le manganèse. Le nickel agit encore de même, mais beaucoup moins efficacement que le manganèse et le chrome. Certaines influences se combattent dans les dissolutions mutuelles. Tel est le cas lorsque du fer et du chrome sont en présence d'une forte proportion de nickel : les points de transformation de ce dernier métal tendent à se relever sous l'influence du fer et à s'abaisser sous l'influence du chrome ; c'est celle du chrome qui l'emporte (*) lorsque les deux métaux sont présents en proportions égales. De nombreux indices permettent d'admettre que certains corps, le* carbone entre autres, peuvent former entre eux des composés définis, capables de subsister en totalité ou en partie dans la dissolution. Parmi ces composés définis, nous signalerons les carbures doubles de fer et de chrome, ou de fer et de manganèse; ces corps, lorsqu'ils se forment, peuvent se dissoudre et garder aussi ce que nous avons nommé leur personnalité, ce qui permet de leur attribuer une partie de la dureté et de la fragilité produites par les hautes teneurs en carbone . et en chrome des aciers non magnétiques à très basses teneurs en nickel, quoique le maintien du fer à l'état g sous l'influence du carbone paraisse être de beaucoup la principale cause delà dureté et de la fragilité. Ce sont ces carbures de fer et de chrome qui ont tendance à se liquater dans les aciers au carbone ou au chrome.

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carbone. Le fer ne dissout pas une proportion quelconque de chrome : nous n'avons pas pu obtenir des aciers homogènes forgeables contenant plus de 30 p. 100 de chrome. Nous n'avons constaté aucune limite pour la dissolution d'une proportion de chrome dans le nickel ; il est vrai que nous n'avons pas tenté de dépasser 10 p. 100. Par contre, nous n'avons pas pu faire dissoudre 20 p. lOOde manganèse dans du nickel, nous avons été arrêtés à 13 p. 100. Le fer seul ne retient en dissolution une proportion notable de carbone que lorsqu'on a recours à la trempe, artifice qui maintient le carbone à l'état dissous comme aux températures élevées. La présence du nickel, du manganèse ou du chrome tond aussi à maintenir le car-' bone en dissolution dans le fer. Le manganèse parait être un très bon dissolvant pour tous les éléments constitutifs des aciers, ce qui lui permet de faciliter l'union de certains de ces éléments qui n ont pas grande tendance à se dissoudre mutuellement. C est

On doit, croyons-nous, considérer comme capable de (*) Voir p. soi.