Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 217]

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RECHERCHES SUR LES ACIERS AU NICKEL

A HAUTES TENEURS

d'abord (*). Il a constaté les variations de volume au refroidissement d'un acier au nickel à 15 p. 100 entre les limites de température -+- 200° et — 60". Nous reproduisons {fig. 8) le diagramme (**) que M. Guillaume a établi d'après les résultats qu'il a obtenus; il permet de suivre la marche progressive de la transformation sous l'influence du refroidissement.

qui n'est pas le même qu'au point B. Semblable expérience, faite à des températures plus basses, accuse des coefficients de dilatation de plus en plus réduits à mesure que la température s'abaisse; il en est ainsi jusqu'en E, température de — 60°, limite de l'expérience. De B en E, le volume n'a pas cessé d'augmenter sous l'influence de la transformation allotropique. M. Guillaume a suivi, encore dans les mêmes conditions, entre les limites de température moins éloignées, la transformation d'un acier à 24 p. 100 de nickel. La marche de la transformation est semblable, mais elle a cela de particulier qu'elle subit par moments des retards ; pendant que la température s'abaisse d'une quinzaine de degrés, on ne constate aucune transformation, puis le mouvement correspondant à cette baisse de température se produit brusquement, et, en quelques secondes, le volume augmente de la même quantité que si l'augmentation s'était produite d'une manière continue. Nous reviendrons sur cet intéressant phénomène de la transformation par bonds ; il n'a été constaté qu'aux très basses températures avec l'acier à 15 p. 100 de nickel. Des coefficients de dilatation différents ont été constatés à des températures intermédiaires, pendant le cours de l'expérience, coefficients qui correspondent à des densités différentes ; on doit on conclure que la transformation irréversible fait passer l'acier par une série d'états allotropiques intermédiaires, résultant du degré d'avancement de la transformation allotropique, qui se maintiennent lorsque la température se relève, d'où le qualificatif d'irréversible donné à cette transformation. M. Guillaume a constaté que, lorsque, par un relèvement de la température tel que celui qui est figuré au point B, 1 acier a augmenté de volume suivant les lois ordinaires de la dilatation, il revient exactement au point B, lorsque la température s'abaisse de nouveau. L'irréversibilité est

Températures FIG. 8.

— Expérience de

M.

Ch. -Ed. Guillaume.

De 200° à 130°, aucune transformation, rien d'anormal; le volume diminue conformément aux lois de la dilatation. Mais, au-dessous de cette température de 130°, le volume augmente, au contraire, constamment, malgré le refroidissement ; la Contraction produite en conséquence des lois de la dilatation est moindre que l'augmentation de volume produite par la transformation allotropique. Si on arrête la transformation à une température quelconque, telle que 100°, au point D de la courbe qui représente la variation de volume de l'échantillon soumis à l'expérience, et si on laisse la température se relever, on voit le volume augmenter, conformément aux lois de la dilatation. Cette dilatation se fait avec un coefficient (*) Comptes Rendus de V Académie des Sciences, 7 mars 1898. (**) Bulletin de la Société d'Encouragement, mars 1898, p. 273.