Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 201]

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RECHERCHES

SDR LES

ACIERS AD

L'état moléculaire produit par la trempe est même difficilement détruit par un nouveau laminage à section moindre. L'effet produit par la trempe sur ces aciers s'accuse à l'essai à la traction non seulement par l'abaissement de la limite d'élasticité et de la résistance à la rupture, et par l'augmentation de l'allongement à la rupture, mais encore par l'aspect des éprouvettes après qu'elles ont subi la traction. Les cassures des éprouvettes non trempées ont généralement un aspect dénommé en fraise, c'est-à-dire qu'elles présentent des arrachements en lignes convergeant vers le centre, lorsque la section de l'éprouvette est circulaire, tandis qu'après trempe leur aspect est uniforme. D'autre part, la surface cylindrique des éprouvettes d'aciers qui ont été trempés est rugueuse; son aspect rappelle celui d'une peau écailleuse ; elle accuse des arrachements résultant du grand allongement qui se produit avant la rupture, arrachements qu'on n'observe pas sur les éprouvettes d'aciers non trempés. On voit que les effets de la trempe mettent encore bien nettement en évidence les deux natures différentes des deux types d'acier déjà signalés. La trempe agit sur l'acier du premier type à peu près comme sur l'acier ordinaire, tandis qu'elle agit sur l'acier du second type à peu près comme sur le laiton, le bronze ou des métaux tels que le cuivre, le nickel, l'or, l'argent, etc.. Effets de l'écrouissage. — Les aciers du type à basse limite d'élasticité, ou ceux du type à haute limite d'élasticité très atténuée, peuvent seuls être étirés à froid à ,1a filière. Les aciers à très haute limite d'élasticité ne peuvent guère subir le relèvement de limite d'élasticité qui est caractéristique de l'écrouissage, puisque leur limite d'élasticité est très voisine de la résistance à la rupture. Par conséquent, ils ne s'écrouissent presque pas. Nous l'avons déjà constaté en faisant l'examen des

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A HAUTES TENEURS

NICKEL

éprouvettes rompues à la traction ; et nous avons signalé en même temps les aciers au nickel du type à très basse limite d'élasticité comme particulièrement écrouissables. Cette propriété donne lieu à des constatations intéressantes. Les effets de l'écrouissage produit par l'étirage d'une barre à la filière s'accusent comme suit à l'essai à la traction pour l'échantillon (67) à 27,72 p. 100 de nickel.

Avant étirage. Après étirage.

LIMITE

INSISTANCE

d'élasticité par mm. carré

à la rupture par mm. carré

p. 100 à la rupture

kil. 32,1 92,1

kil. 57,8 92,1

34,0 11,7

ALLONGEMEN

STRICTION

s

s

i=- X 100

5b, 0 03,5

Le relèvement de la limite d'élasticité et la diminution de l'allongement à la rupture, qui sont les conséquences de la déformation à froid par étirage, se produisent aussi, quelle que soit la cause de cette déformation : compression, traction, forgeage par martelage ou à la presse, laminage, etc. Par ces traitements, la limite d'élasticité peut être élevée jusqu'à atteindre celle des aciers à haute limite d'élasticité et même à la dépasser en certains points. La constatation suivante le démontre : la résistance opposée à l'étirage à la filière par une barre à section carrée de 45 millimètres de côté, qui avait subi une première passe diminuant sa section de 1 millimètre environ, est devenue, à la seconde passe de même importance, assez grande pour faire rompre les quatre boulons de 30 millimètres de diamètre au moyen desquels s'exerçait l'effort de traction. La dureté était devenue à la surface semblable à celle des aciers au carbone trempés les plus durs. La déformation à froid a pour conséquence, pour ces