Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 189]

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RECHERCHES SUR LES ACIERS AU NICKEL

A HAUTES TENEURS

teneur de ce métal est comprise entre 0,3 et 0,5 p. 100. Daùs ces conditions, l'influence du manganèse sur les propriétés mécaniques du métal est minime. Il n'en est pas de même dans le cas des aciers spéciaux au manganèse, dans lesquels la teneur en manganèse peut s'élever beaucoup, mais en modifiant considérablement les propriétés physiques et mécaniques.

rentes de celles des échantillons qui contiennent ces éléments en proportions un peu plus élevées. Il semble que les alliages ne contenant exclusivement que du fer et du nickel aient des propriétés notablement différentes de celles des aciers au nickel proprement dits, qui contiennent toujours du manganèse et du carbone. Nous signalerons en particulier que l'absence presque complète du carbone et du manganèse a eu généralement pour conséquence à Imphy, dans les essais de fabrication, l'obtention de lingots entièrement organisés en grandes aiguilles peu adhérentes entre elles, à tel point que ces lingots ne pouvaient supporter l'effort du forgeage et du laminage, et se brisaient au premier choc du traitement à chaud. Une légère addition de manganèse gêne cette organisation et, les éléments de structure étant plus petits, le forgeage et le laminage deviennent facilement réalisables. Cette tendance à l'organisation est particulièrement accusée pour les teneurs inférieures à 12 p. 100 de nickel. Pour les fortes proportions de nickel, 40 p. 100 et plus, une teneur en manganèse de 0,5 p. 100 environ est presque indispensable pour faire disparaître les défauts locaux nombreux qui peuvent rendre le métal pratiquement inutilisable. Ne pouvant être supprimés complètement, les éléments autres que le fer et le nickel ont été réduits au minimum dans certains échantillons, dans lesquels on a ainsi éliminé autant que possible l'influence de ces éléments étrangers.

La présence du chrome n'est constatée dans les aciers que lorsqu'une addition de chrome a été faite. A composition chimique semblable, nous ne faisons pas de distinction importante entre les aciers préparés au four Martin ou au creuset. En fabrication courante, Imphy emploie de préférence le four Martin, plus, avantageux au point de vue du prix de revient, et c'est exclusivement par ce mode de fabrication qu'ont été obtenus les gros tonnages d'acier au nickel qu'il a livrés. Mais les fabrications de faible importance ou d'essai ne peuvent guère être réalisées dans des conditions pratiques qu'au four à creusets; c'est ainsi qu'ont été préparés presque en totalité les échantillons de teneurs diverses qui ont été utilisés dans ces recherches. Il n'a pas été possible d'obtenir à Imphy, au four Martin ou au creuset, des aciers au nickel composés exclusivement de fer et de nickel et possédant les qualités à chaud et à froid nécessaires pour le traitement métallurgique (*). C'est à regretter au point de vue de certaines constatations qui auraient été facilitées, car les résultats obtenus à l'essai de certains échantillons, à teneurs en carbone, silicium et manganèse particulièrement réduites, ont accusé des propriétés physiques notablement diffé(*) C'est, semble-t-il, pour cette raison que la Commission instituée par la Société d'Encouragement pour l'industrie de Berlin, qui avait cherché à réaliser des alliages aussi purs que possible, a obtenu des résultats peu utiles pour la métallurgie des aciers au nickel (Voir la traduction française de M. Castagnol : Bulletin de la Société d'Encouragement, février 1877, p. 269).

Composition chimique des principaux échantillons d'aciers utilisés dans ces recherches. — Le tableau qui suit donne la nomenclature des principaux échantillons d'aciers utilisés dans ces recherches, ainsi que leurs compositions chimiques. Les analyses sont du laboratoire d'Imphy :