Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 143]

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LE GISEMENT DE MINERAI DE FER OOLITHIQUE

DE LA LORRAINE

faut pas moins lui savoir grand gré d'avoir procédé à desdosages d'acide carbonique sur les minerais. Les maîtres de forges ont trop négligé jusqu'à ce jour de doser cet élément ; ils se contentaient d'évaluer en bloc la perte au. feu, ce qui est beaucoup trop sommaire. Il reste d'ailleurs beaucoup de problèmes intéressants à résoudre pour un chimiste qui voudrait étudier en détail la composition intime des minerais oolithiques. Dans le chapitre suivant, nous ne faisons qu'esquisser la solution d'une des questions qui pourraient rentrer dans une étude de ce genre, savoir : la nature des phosphates contenus dans le minerai de la Lorraine.

contenu dans les fontes de Lorraine ne s'élève lui-même qu'à 1,80 p. 100. Cette proportion est, d'ailleurs, convenable pour l'affinage en première fusion au convertisseur basique. Quand on opère en seconde fusion, on cherche à forcer la dose de phosphore, pour compenser la légère perte que donne le passage au cubilot et surtout pour produire un dégagement de chaleur plus intense lors du sursoufflage. On y parvient en introduisant dans le haut-fourneau soit des castines phosphatées, soit des scories de puddlage phosphoreuses ou de fours Martin basiques, soit enfin des déchets de moutures de scories de déphosphoration. On arrive ainsi à produire des fontes à 2,2 p. 100 det phosphore. La dissémination régulière du phosphore dans les minerais oolithiques est certainement une des raisons du succès qu'ils ont obtenu dans la métallurgie de l'acier. Il fait vraiment partie de leur constitution même ; aussi son dosage dans les lits de fusion n'est-il jamais nécessaire ; il est le corollaire obligé de la teneur en fer; Dans les minerais de Suède, ceux de Kiirunavaara, par exemple, il n'en est pas de même ; le phosphore s'y trouve distribué d'une façon parasitaire, à l'état d'apatite, en proportion très variable. On est obligé, dans l'exploitation, de faire des triages assez délicats pour composer des produits à teneurs en phosphore limitées. C'est ainsi qu'on livre aux hauts-fourneaux des produits :

CHAPITRE VIII.

LE PHOSPHORE DANS LES MINERAIS OOLITHIQUES. DE LORRAINE.

On a cru longtemps que le phosphore des mineraisoolithiques de la Lorraine avait une origine organique, et qu'il provenait principalement des fossiles contenus dans les couches. Cette opinion ne peut plus se soutenir aujourd'hui, en présence des nombreuses analyses décelant le phosphore dans des échantillons absolument dépourvus de fossiles. D'une façon générale, on peut dire que le phosphoreest représenté dans les minerais oolithiques passés aux hauts-fourneaux par une teneur sensiblement constante. Un lit de fusion, composé à 30 p. 100 de fer, contient 2 unités de phosphore environ p. 100 de fer, et comme, dans la fonte Thomas, le fer n'est représenté que par la proportion de 90 p. 100 approximativement, le phosphore

1° Très peu phosphoreux à 70 p. 100 de fer et 0,01 a 0,03 de phosphore ; 2° Moyennement phosphoreux à 68 p. 100 de fer et 0,05 à 1 p. 100 de Ph; 3° Très phosphoreux à 67 p. 100 de fer et 1 à 2,5 P. 100 de Ph;