Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 38]

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PAR LES TUYÈRES

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Toutefois, ceci n'est pas absolument général. Si on trace les courbes de sections pour des retards inférieurs à 1° environ, on constate qu'elles présentent deux minima successifs, comme la courbe 2. Le premier minimum a est un point anguleux, l'autre se trouve dans le voisinage du point M de la courbe CD. De plus, quand t est plus petit que 0°,395, le premier minimum est plus grand que le second, ainsi qu'on le voit sur la courbe 1. Il résulte de cette forme singulière de la courbe des sections que l'écoulement, quand il a lieu dans une tuyère convergente, doit subir une discontinuité , car il est impossible que le fluide prenne les états qui correspondent à la partie de la courbe comprise entre les points m et n. Puisque les sections de la tuyère vont toujours on décroissant, il est nécessaire qu'il y ait un saut brusque de m en ri, c'est-àdire une vaporisation partielle instantanée, et d'autre part, ce qui est bien curieux, une augmentation de vitesse également instantanée. Ce phénomène remarquable d'une variation brusque dans la vaporisation et dans la vitesse demanderait à être soumis à un examen approfondi. II peut sembler, à -priori, incompatible avec les lois de l'inertie des corps matériels ; mais, en y réfléchissant, on peut voir, je crois, que des discontinuités ne sont pas impossibles quand il s'agit de corps fluides pouvant être décomposés en réalité, et non pas seulement par la pensée, en masses élémentaires infiniment petites. Je me bornerai ici à ces quelques considérations, qui suffisent pour montrer que l'écoulement d'un liquide chaud présente des particularités très dignes d'attirer l'attention. l'eau chaude sortira sans s'être aucunement vaporisée avec sa température initiale et à la pression qui correspond à cette température pour la vapeur saturante.