Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 48]

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BULLETIN

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largeur, s'élevant en pente douce de 6 jusqu'à 60 mètres environ au-dessus du niveau de la mer de Behring.

trouve cependant parfois de petites pépites, mais dont la valeur

Le sous-sol de cette plaine est constitué, de même que la bande

sables et de graviers relativement fins, s'étendent sur une largeur

littorale, par des dépôts de sables et de graviers, entremêlés de

de 100 à 150 mètres entre le rivage et le bord de la plaine de

quelques lits argileux,

tundra. La richesse y est habituellement concentrée dans une

qui

s'étendent, en outre, à une assez

grande distance au fond des vallées et des ravins descendant de

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ne dépasse guère $ 1,50 (7 fr. 80). Ces dépôts littoraux, formés de

l'arête montagneuse. Ces sables et graviers, d'autant plus gros-

couche d'argile compacte, désignée par les mineurs sous le nom impropre de bed rock, et située à une profondeur variant de

siers, en général, qu'on s'éloigne davantage de la mer, occupent

quelques pouces au bord de la tundra jusqu'à 2 mètres ou 2™, 50

une épaisseur variant de 6 à 12 mètres, recouvrant la roche en

près du rivage; mais il n'est pas certain que ce soit partout la

place (bed rock), laquelle se compose de micaschistes, de

même couche d'argile qui ait été rencontrée. On trouve parfois

phyl-

lades, ou de calcaires plus ou moins métamorphiques, disposés en couches inclinées plongeant vers le Sud ; ces roches affleurent

au-dessus de cette argile des lits de sable rouge à grenats ou de sable noir à magnétite qui peuvent être eux-mêmes exploités

d'ailleurs un peu plus loin, sur les flancs des montagnes ; leur âge

avec profit.

est encore indéterminé, mais elles doivent appartenir soit à la

Les sables et les graviers qui s'étendent sous la plaine de tun-

période secondaire, soit, et peut-être avec plus de probabilité, à la période paléozoïque.

dra renferment également de l'or, mais en moindre proportion, et ils n'ont fait jusqu'à présent l'objet que de simples explora-

C'est dans les sables et les graviers, parfois dans les lits argileux, que se rencontre l'or, dont la répartition est d'ailleurs très inégale.

tions; les teneurs constatées ont varié de 1/2 cent (0 fr. 026)

En fait, l'exploitation ne porte guère que sur les placers des lits des ruisseaux et des ravins et sur ceux de la bande littorale, dont

on aurait rencontré des teneurs exploitables sur toute la hauteur

l'ensemble a produit, en 1899, environ 1 5.500.000 francs.

n'a pas encore tenté d'exploitation sérieuse sur ces gisements.

à 35 cents (1 fr. 82) par bâtée; il semble que la richesse aille en augmentant avec la profondeur ; sur quelques points cependant de sondages poussés jusqu'à 7

m

,50 de profondeur. Néanmoins, on

L'or en grains se montre surtout dans les dépôts de ruisseaux

L'or a été constaté aussi dans les terrasses latérales des val-

et de ravins, variant depuis la dimension d'une tête d'épingle jusqu'à celle de pépites du poids de plusieurs onces : on cite

lées, ou tout au moins dans les plus basses d'entre elles, mais l'attention ne s'est pas fixée sur ces gisements, dont l'exploita-

deux pépites de 20 à 25 onces (620 à 775 grammes) trouvées dans

tion ne. laisserait pas d'offrir des difficultés pour le lavage, à rai-

l'Anvil Creek, d'une valeur de $ 300 à $ 400 (1.560 à 2.080 francs);

son de leur élévation relative au-dessus des cours d'eau.

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des pépites d'une demi-once (15s,5) à une once (31« ,l) ne sont pas rares.

Le gite exploitable est généralement contigu au bed m

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Enfin, les bancs

de sable formés

dans

les parties basses

de quelques-unes des rivières les plus importantes renferment

rock ou très voisin de celui-ci, recouvert par i ,50 à 2 ,50 de

eux-mêmes de l'or en quantité exploitable, du moins sur certains

graviers; il suit ordinairement la direction de la vallée, et cor-

points; c'est même ainsi qu'a été découverte l'existence de l'or

respond à un ancien lit du cours d'eau; il est fréquemment irré-

au Cap Nome, dans la Snake River. L'or y est plus divisé que

gulier, divisé en

dans les placers des ruisseaux et ravins, mais moins que dans

poches indépendantes, lesquelles sont parfois

très riches. Le lavage donne, en même temps que l'or, du sable rouge ou noir, formé de grenat ou de magnétite. Les graviers qui

ceux du bord de la mer. Cet état de division de l'or

prouve qu'il vient des montagnes

accompagnent le métal sont principalement du calcaire et du

situées en amont, et en particulier des calcaires et des mica-

micaschiste, avec beaucoup de calcite et de quartz de filons; ils sont souvent eux-mêmes fortement minéralisés.

schistes, dans lesquels

Dans les dépôts littoraux, l'or est d'ordinaire beaucoup plus divisé, atteignant au maximum les dimensions d'une petite tête

qui se retrouvent avec l'or dans les placers et sont eux-mêmes

d'épingle; aussi, avec les procédés grossiers de traitement usités

proportion d'or correspondant à 4? ,75 par tonne. Mais on n'a

dans ces exploitations,

jusqu'ici découvert dans les roches en place aucun filon exploi-

s'en perd-il une quantité notable. On

on observe fréquemment des veines de

calcite et de quartz avec des pyrites de fer et de cuivre, minéraux aurifères et faiblement argentifères : un

essai y a montré une

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