Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 319]

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l'aide de vapeur prise à la chaudière, soit par une combinaison des deux moyens. La compression complète réduit la dépense de vapeur, niais au prix d'une réduction du travail produit. On est tenté de croire que l'emploi direct de la vapeur est, en général, plus avantageux, vu la dépense relativement forte de vapeur que font les meilleures machines pour produire 1 kilogrammètre. Mais c'est un point sur lequel de nombreuses expériences sont encore nécessaires. D'après celles de M.- Dwelshauvers-Dérv (•*), la compression augmente la dépense de vapeur. Cette question a, du reste, été l'objet d'une intéressante discussion dans la Bévue de Mécanique. Il est, d'ailleurs, bien clair qu'il ne peut y avoir qu'avantage, au point de vue de la dépense, à réduire autant que possible les espaces libres. Expansions multiples. — La détente successive de la vapeur dans plusieurs cylindres est de plus en plus fréquente. Dans les machines marines, la triple expansion est d'un usage normal depuis plusieurs années ; la quadruple expansion est même quelquefois employée. Pour les machines fixes de grande puissance, la triple expansion est aujourd'hui d'un usage courant, tandis qu'à l'Exposition de 1889 on constatait la grande faveur du système compound. Les locomotives, par contre, sont fréquemment à double expansion. Les principaux motifs de l'emploi de l'expansion multiple sont les suivants : elle se prête à la bonne utilisation de la vapeur à pression élevée (12 à 16 kilogrammes par centimètre carré); elle a permis de conserver, sans trop d'inconvénients, la distribution par tiroirs dans les machines marines et les locomotives. Même avec les distributions (*) Revue de Mécanique, octobre 1897, p. 925; juillet 1901, p. 6.

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perfectionnées, elle donne, toutes choses égales d'ailleurs, le même travail avec une moindre dépense de vapeur que la machine monocylindrique. Ce point a quelquefois été contesté; mais il semble que l'accord général soit bien près de se faire à ce sujet. Il est clair que l'intérêt de réduire au minimum les dépenses d'installation, dans certains cas, ou bien certaines conditions de fonctionnement, peuvent faire préférer les machines à simple expansion malgré la dépense plus forte de vapeur. Emploi de la vapeur surchauffée. — En ce qui concerne le mode d'emploi de la vapeur d'eau dans les moteurs à cylindres, le fait actuel le plus important est le retour à la surchauffe, dont les avantages théoriques sont connus depuis longtemps. Les difficultés pratiques, soit dans l'entretien des appareils surchauffeurs, soit dans l 'admission de vapeur à température élevée dans les cylindres, avaient fait renoncer à la surchauffe. Diverses dispositions, notamment le graissage à l'huile minérale, les garnitures métalliques pour les tiges, et la distribution par soupapes, paraissent avoir fait disparaître ou beaucoup atténué les inconvénients anciens de l'emploi de la vapeur surchauffée dans les machines. Les tiroirs cylindriques se comportent mieux que les tiroirs plan s . Les moteurs à gaz ont d'ailleurs habitué à des températures très élevées dans les cylindres. A cette occasion, on peut signaler, dans quelques machines à vapeur, l'usage de l'enveloppe fonctionnant à rebours, comme dans les moteurs à gaz, pour refroidir la paroi (Voir ABRAHAM, les Machines à vapeur des groupes éleclrogènesà / Expoer sition de 1900, Annales des mines, 1901, 1 semestre, p. 278). La surchauffe est quelquefois très forte, comme dans les machines Schmidt, où l'on atteint des températures de 370°. Souvent, on se contente de dépasser d'une cinTome XIX, 1901.

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