Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 301]

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m.

COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES

- COMPARAISON DES BOURRAGES AU POINT DE VUE DES DANGERS D'INFLAMMATION PAR FRICTION.

Les dangers qu'on paraît redouter, flans les coups de mine, sont des dangers d'inflammation par friction de fragments d'explosif ou de traînées de nitroglycérine restés le long des parois du trou, après enfoncement de la cartouche. Il y a lieu de remarquer tout d'abord que ces risques ne peuvent guère exister qu'avec des explosifs doués d'une grande sensibilité, comme les dynamites ou les poudres noires. Les explosifs Favier présentent , à ce point de vue, une sécurité presque complète. Aussi la Commission a-t-elle limité les essais de friction à la dynamite ordinaire (75 p. 100 de nitroglycérine) et à la poudre noire (mine fin grain). On a cherché à se rapprocher le plus possible des conditions de la pratique en réalisant un mouvement rapide de va-et-vient d'un piston dans un corps de pompe. Le piston était destiné à faire office de bourroir, le corps de pompe remplaçant le trou de mine. Le croquis ci-contre (fig. 3) montre l'installation faite à Sevran, dans les terrains de la Commission, et quiaservi aux expériences. Un solide bâtis en fonte supportait un arbre coudé qui recevait un mouvement de rotation et actionnait un piston mobile dans un corps de pompe horizontal fixé, par des étriers en fer, sur le bâtis. Ce corps de pompe, ouvert aux deux extrémités, était en béton de ciment et cailloux siliceux. Il portait intérieurement un pas de vis, tracé en creux, destiné à retenir de petites quantités d'explosif pendant le mouvement du piston. Le piston avait 40 millimètres de diamètre et 120 millimètres de course. L'arbre coudé qui le commandait

BOURRAGE DES COUPS DE MINE

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tournait à une vitesse soit de 125 tours, soit de 375 tours, par minute. Dans le premier cas, la vitesse linéaire du piston était de 0 m ,50 par seconde et, dans le second cas, de l m ,50.

Coupe ab.

Coupe cd. FIG.

3.

On a soumis aux essais de friction des mélanges par parties égales d'explosif et de bourrage (sable ou argile). Le sable employé était du sable siliceux finement pulvérisé et sec; l'argile était également sèche. La substitution des matières desséchées aux matières humides constituant les bourrages plastiques avait pour but d'augmenter les dangers d'inflammation. Les essais ont été faits en augmentant graduellement l'intensité des frictions ; ils peuvent être divisés en quatre séries.