Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 260]

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ÉTUDE DU FONCTIONNEMENT ÉCONOMIQUE

D'une manière générale, étant donné que les conditions d'établissement des machines des bâtiments de guerre modernes limitent nécessairement au-dessous des chiffres les plus favorables les passages offerts à la vapeur, il semble qu'il y a intérêt, en principe, à donner au découvrement des orifices les plus grandes valeurs possibles, sans s'inquiéter des conséquences qui en résultent poulies compressions et les avances, l'influence des conditions de régulation aux extrémités de course étant négligeable par rapport à l'effet nuisible des étranglements. Enfin il est facile de voir, sur les diagrammes donnés comme exemple, combien est faible la fraction de la porte due aux effets mécaniques, récupérée par suite do l'assèchement de la vapeur. La chaleur ainsi produite passe presque tout entière au condenseur. 2° Effets calorifiques. — Les effets calorifiques, tels qu'ils sont déterminés par les coefficients du tableau, comprennent le rayonnement extérieur, les effets de parois et les fuites. Les fuites ne peuvent se reconnaître que par les anomalies que l'on constate en comparant entre eux les diagrammes d'un certain nombre de machines. Il est évident que, pour les exemples que nous avons choisis, elles sont en général très faibles. D'une manière générale, il faut reconnaître que l'ensemble des effets calorifiques donne lieu à une perte très faible. Il en est donc ainsi, en particulier, des effets de parois dont l'importance est si considérable sur les machines k simple détente. Dans les machines que nous avons étudiées, ces effets pour effet, aux cylindres BP, d'augmenter les forces retardatrices ; car l'effet mécanique de la compression est très peu marqué, à cause de la faible pression de la vapeur; tandis que l'effet de l'avance à l'évacuation est très sensible, à cause de la forte chute de pression qui se produit à la fin de la détente.

DES MACHINES A VAPEUR A DÉTENTE SUCCESSIVE

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n'atteignent une valeur appréciable que pour les cylindres BP, à cause du plus grand développement des surfaces de contact et du titre moins élevé de la vapeur. Les essais qui figurent au tableau ont été effectués dans des conditions de réchauffage très variées. Les essais du Carnot (15 janvier 1897) et du Forban ont été effectués avec réchauffage des enveloppes à l'aide de vapeur vive ; pour les essais du Carnot du 5 et du 29 décembre 1896, les essais du Du Chayht, du Galilée, du Lavoisier, le réchauffage était effectué à l'aide do vapeur morte ; pour l'essai du Charles-Martel et du Descartes, les enveloppes n'étaient pas réchauffées; enfin, pour l'essai du Bouvet, elles étaient mises en communication avec le condenseur. Les résultats sont àpeu près les mêmes dans tous les cas. Il est donc permis de conclure que la réduction de chute de température dans chaque cylindre, due à l'emploi de la triple expansion, a diminué dans une proportion très notable les effets de parois si importants dans les anciennes machines marines, et que, par suite, la question des enveloppes de vapeur est devenue elle-même beaucoup moins importante que par le passé. Il serait inexact de nier, en principe, l'efficacité des enveloppes de vapeur et surtout de leur attribuer une influence fâcheuse au point de vue économique. En examinant de près les diagrammes entropiques, on voit que, si la différence entre les effets de parois des machines réchauffées et de celles qui ne l'ont pas été est faible, elle est néanmoins à l'avantage des machines réchauffées. Si les autres ont pu donner des résultats d'ensemble plus ■économiques, cela tient à d'autres considérations. La comparaison des essais du Carnot (29 décembre 1896) et du Charles-Martel fournit à cet égard des indications très nettes. Il semble donc qu'il y ait plutôt intérêt à continuer l'emploi du réchauffage; mais nous sommes franchement