Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 228]

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coussinets intacts n'a offert une forme semblable; je ne crois donc pas pouvoir conclure à l'identité spécifique, bien qu'on puisse avec quelque raison voir, dans La similitude des figures précitées, un indice en faveur de la réunion. Le Lepid^ polymorphum (Sig . polymorpha) montre des coussinets ii angle supérieur plus ou moins arrondi', les échantillons décortiqués ou du moins dépouillés de leur zone épidermique accusent des cicatrices foliaires rbomboïdales de grandes dimensions, tandis que sur les échantillons à coussinets intacts (fig. 3, pl. IV), ces cicatrices semblent beaucoup plus petites et surtout beaucoup moins hautes; peut-être, comme il s'agit d'une empreinte en creux, sont-elles en partie masquées par l'écrasement et le plissement du coussinet, ainsi que cela arrive assez fréquemment; néanmoins il y a là une discordance, au moins apparente, qui, jointe à la forme des coussinets, à angle supérieur arrondi, me paraît de nature à faire ('•carter, quanta présent, l'identification avec les échantillons que j'ai décrits. Par contre le Lepid. oculus-felis (Sig. oculus-felis) ne me parait différer de ces derniers par aucun caractère de nature à être pris en considération ; il n'est malheureusement représenté que par des échantillons dépouillés de leur zone épidermique, et l'on ne peut s'assurer de l'identité de tous les détails que montrent k leur surface extérieure les échantillons que je viens de décrire; mais il concorde avec ceux-ci notamment par la taille et la forme de ses coussinets, à contour presque carré, ainsi que de ses cicatrices foliaires rhomboïdales, k angles latéraux aigus, comme par la présence sur les coussinets d'une très légère carène médiane. J'inscris donc sous ce nom spécifique les Lepidodendron recueillis par M. LeprinceRinguet k l'Est et à l'Ouest de T'aè yuen fou, mais sans abandonner l'idée que l'étude d'une série plus complète

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d'échantillons pourrait conduire k la réunion, en un seul et même type spécifique, des trois formes distinguées par M. Abbado.

LEPIDODENDRON GAUDRYI

Pl.

Renault.

VII, fig. 7.

Lien que l'échantillon fig. 7, Pl. VII, recueilli par M. Leprince-Ringuet k T'aô che, ne soit qu'assez imparfaitement conservé et ne montre pas nettement les cicatrices foliaires, je n'hésite pas à le rapporter au Lepifl. Gaudryi Renault (*), caractérisé par ses coussinets très allongés, séparés par des bourrelets longitudinaux sinueux analogues k ceux du Lepid. Veltheimi Sternberg, du Culm. L'échantillon du Chansi ressemble surtout d'une façon frappante, bien qu'avec des dimensions un peu moindres, k certains échantillons du Permien inférieur de la Corrëze sur lesquels l'écrasement du coussinet a voilé plus ou moins complètement la cicatrice foliaire, k la place de laquelle on ne discerne plus qu'une aire triangulaire ou rhomboïdale k angles légèrement arrondis (**). Je serais porté k penser qu'il faut attribuer à cette même espèce l'échantillon décortiqué figuré par M. Abbado comme Lepidodendron sp. à la pl. II, fig. 4, de son travail, à raison de l'allongement considérable de ses coussinets, k contour fusiforme, et de la position qu'y occupe la cicatricule correspondant au passage du cordon foliaire ; mais je ne puis, bien entendu, émettre k cet égard qu'une simple présomption. (*) B. RENAULT, Flore fossile du terrain houiller de Commentry, 2° partie, p. 505, pl. LVIII, fig. 6, 7. (**) ZEILLEK, Bassin houiller et permien de Brive, Flore fossile pl. XIII, fig. 4.