Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 176]

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n'ajamais dépassé 10.000 tonnes. En 1863, l'usine de Castro produisait

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fonte au four à puddler. Dans les meilleures années, la production les fers

puddlés à

210 francs avec des fontes à 140 francs. Le fer étiré revenait à 390 francs. En" 1886, avec la fonte à 113fr. 50, le fer étiré revenait encore à 310 francs. L'application du puddlage au gaz par le système de Langlade a réduit dans certaines usines le prix de revient d'au moins 40 francs; par exemple, à Tavernole, le fer puddlé revenait à ■ 150 francs, et le fer laminé à 258 francs. Les produits ainsi obtenus ne peuvent lutter, comme prix, avec les fers étrangers. Les fers du Staffordshire ne

coûtent que

278 francs sur wagons à Gênes; les qualités ordinaires anglaises valent seulement 225 à 230 francs, et, à Terni, les meilleurs fers anglais, à 240 francs, reviennent à 60 francs de moins que les fers produits en Lombardie. On a tenté, sans beaucoup plus de succès, la fabrication de l'acier au four Martin-Siemens. Dans les usines de Dongo, de Castro, de Villa Cogozzo, le prix de revient du lingot varie de 160 à25Ù francs. Or, en septembre 1897, les lingots étrangers étaient payés, à Gênes, 137 fr. 50, et venaient à Castro au prix de 141 francs. De même, les lingots allemands arrivaient à Lecco au prix de 163 francs. Les usines de Savone, de Bolzaneto, font des prix encore plus bas, et il est facile, avec des fontes étrangères à 90 francs et des riblons à peu près au même prix, de fabriquer, sur le littoral méditerranéen, des lingots à moins de 150 francs. Les usines qui se bornent à transformer en produits marchands des fontes, des lingots ou des billettes importées en Lombardie, travaillent dans des conditions bien meilleures que les hautsfourneaux ou les usines de dénaturation des fontes indigènes. Récemment encore, c'était là une industrie encore florissante, et il semble que la crise dont elle souffre maintenant soit simplement due à la concurrence intérieure. En se transformant en industrie de simple transformation, la vieille industrie sidérurgique lombarde, qui consistait dans la métallurgie complète du fer et de l'acier, n'a d'ailleurs pas perdu de' son importance, comme le montrent les chiffres de la pro-

levai Sabbia, qui ne

produisait que 1.900 tonnes en 1860 et

2.300 tonnes en 1872, vendait 24.000 tonnes de produits finis en 1890, et récemment encore sa production dépassait 16.000 tonnes. Il semble donc que, si la métallurgie proprement dite doit disparaître de la Lombardie, les usines qui transforment en produits marchands les vieux fers, la fonte ou les lingots achetés sur le marché, peuvent encore subsister dans des conditions économiques

suffisamment favorables, si l'on apporte à la crise

actuelle des remèdes appropriés. Résumé et conclusions. — L'exposé précédent' peut se résumer comme suit : 1° Les mines de fer delà Lombardie ne peuvent guère produire annuellement plus de 30.000 tonnes de minerai ; 2° Les hauts-fourneaux au bois ne peuvent soutenir la concurrence étrangère; la fonte d'affinage actuellement produite sert uniquement pour la fabrication de certains produits spéciaux ; 3° On ne doit pas songer à fabriquer de la fonte au coke dans de grands hauts-fourneaux, par suite des difficultés d'alimentation en minerais ; 4° L'ancienne industrie, consistant à affiner la fonte produite sur place, doit se transformer en industrie travaillant la fonte, les lingots et lesbloomsde provenance extérieure ; cette industrie doit naturellement se concentrer dans

les usines principales

deDango, Castro, Carcina et Vobarno. La principale branche de l'industrie sidérurgique consiste surtout maintenant dans le soudage des vieux fers. Pour faciliter le développement dans ce

sens de l'industrie

sidérurgique en Lombardie, il semble qu'il suffise d'accorder aux produits marchands en provenance des usines de la Lombardie des tarifs spéciaux, mettant ces usines. en état de résister à l'importation des produits finis venant de l'extérieur. On pourrait également favoriser l'a fabrication de la fonte par des tarifs spéciaux permettant aux cokes étrangers et au charbon de bois de l'Italie centrale de venir à bon compte jusque dans les vallées où sont produits les minerais qui alimentent les hauts-fourneaux.

duction des fers marchands à diverses époques. En 1860, la production totale s'élevait à 7.000 tonnes, représentant une valeur de 7.000.000 francs, et les usines occupaient 2.000 ouvriers. En 1872, la production passe à 17.000 tonnes; elle atteint 47.500 tonnes en 1890, et revient à 35.000 tonnes en 1896. L'usine de Vobarno, dans

(Extrait par M. tulée :

BABU ,

ingénieur des mines, de la brochure inti-

Studio sulle

condizioni dell'industria siderurgica in

Lombardia. Pubblicazioni del corpo reale délie Minière. 1899.)