Annales des Mines (1900, série 9, volume 18) [Image 235]

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FONÇAGE

PAR

CONGÉLATION

DU

PUITS

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Auboué donne des résultats satisfaisants dans la généralité des cas. Il n'y a que pour certains sondages à déviations très brusques que la méthode est mise en défaut; et encore, si elle ne peut faire connaître l'amplitude de la déviation, elle en donne la direction très approximative. Tel est le cas du sondage n° 5. Ce fut l'un des premiers exécutés et l'un des premiers auxquels on appliqua la méthode de vérification. En exécutant ce sondage, le sondeur avait cru reconnaître une déviation très forte vers l'Orne; malgré cela, le sondage fut tube; puis, lorsqu'on eut imaginé le procédé de vérification, la déviation du sondage n° 5 fut vérifiée après détubage par la méthode indirecte ; elle fut alors évaluée à 989 millimètres et notée comme telle. Il est probable que ce sondage présente un coude brusque, et que, malgré le déplacement du point de suspension, le fil supportant le tampon est venu toucher la paroi. La méthode permet, dans tous les cas, de se rendre compte si le sondage est acceptable, malgré une forte déviation qui l'éloigné du puits, ou doit être rebouché, dans le cas où la déviation se ferait vers le puits". Pendant la recherche du tube n° 5, on ignorait quelle devait être la .direction à suivre, une fois que l'on eut dépassé la position prévue. Comme on craignait, en s' avançant trop loin dans la paroi du puits, de sortir de la zone congelée, on se faisait précéder de trous de barre à mine de faible profondeur ; une fois ces trous terminés, on y plaçait un thermomètre très sensible et on se dirigeait vers le point donnant le minimum de température. La température de l'atmosphère au fond du puits était à ce moment descendue à — 8° environ. Les températures relevées dans le terrain entre des tubes congélateurs voisins, lorsque le n° 5 fut trouvé, permirent de constater qu'à l m ,50 de ces tubes la tempéra-

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LA

MINE

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turedes terrains était encore de — 8° à — 10°. Cela prouve que, dans ces terrains marneux peu aquifères, l'action refroidissante des tubes congélateurs se faisait sentir à une grande distance, et cela permet de supposer que, dans cette assise, le rayon de la zone à 0" était très grand, tandis que nous avons vu qu'au début du fonçage, dans les terrains supérieurs, la zone congelée s'étendait à peine à 2 mètres en dehors des tubes. On voit, d'après cela, qu'en faisant des excavations au milieu de la paroi congelée du puits, le danger serait beaucoup moindre dans les assises marneuses peu aquifères que dans les terrains calcaires fissurés, où la congélation de l'eau emprisonnée dans les cassures absorbe une grande quantité de chaleur et empêche l'action refroidissante des tubes-circuits de s'étendre aussi loin. Venue d'eau pendant l'exécution d'une deuxième couronne de maçonnerie. — Une deuxième couronne de maçonnerie englobant les tubes fut commencée dans les marnes supérieures à la couche grise, le 22 février 1900, après avoir posé, à la profondeur de 120 m ,415, les trois trousses coincées en bois et la trousse picotée en fonte formant l'assise inférieure de la cinquième retraite du cuvelage, et posé l'anneau de base de cette retraite. Le fond du puits était alors à la profondeur de 122 m ,20. L'excavation fut ouverte au-dessus de l'anneau n° 75 à la profondeur de 119 mètres environ; comme pour la couronne exécutée précédemment dans les marnes micacées, on n'attaqua à la fois que deux petites excavations situées •aux deux extrémités d'un diamètre. La dureté du terrain congelé était telle que, pour gagner du temps, au lieu de sonder le terrain avec des barres à mine, on se servit de perforatrices électriques, notamment pour la recherche des sondages n os 2 et 5, sur la position desquels on n'était pas bien fixé. Le 23 février, tous les tubes paraissaient au front