Annales des Mines (1900, série 9, volume 18) [Image 221]

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FONÇAGE PAR CONGELATION DU PDITS N°

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arrêt entraînait celui de toute l'installation ; aussi, au bout de quelques jours de marche, ajouta-t-on une deuxième pompe. L'alimentation en eau des condenseurs était assurée par une pompe centrifuge placée, près de l'Orne, à une grande distance du puits, pour ne pas favoriser l'existence de courants souterrains au voisinage des tubes congélateurs. Cette installation accessoire fut également cause de plusieurs arrêts, pour réparations soit au moteur, soit à la pompe. Quoi qu'il en soit, sur une durée totale de deux mille cent soixante-seize heures pour toute la période de congélation avant fonçage, il n'y eut que quatre-vingt-trois heures d'arrêt, soit 3,5 p. 100. L'écart de température entre l'entrée et la sortie du liquide froid fut, dès le début, d'environ 4°. Il atteignit son maximum de 5°, 35 le 21 mai, et se tint ordinairement à une moyenne de 4°, 5. La température du liquide à l'entrée des tubes diminua progressivement jusqu'à une valeur voisine de — 17°. La valeur moyenne de la température à la sortie varia de — 12 à — 13°. Quant à la propagation du froid dans le terrain, on l'observait, comme nous l'avons dit, dans des trous verticaux de barre à mine; la plupart de ceux-ci étaient répartis, comme l'indique la fig. 6, Pl. XVI, sur une circonférence de 3 m ,70 de diamètre: trois se trouvaient à l'extérieur du puits, sur une circonférence de 7 m ,50 de diamètre. Un tableau donné plus haut (p. 429 à 434) résume les résultats des observations journalières. Des points d'observation étaient, en outre, choisis dans les communications, avec le puits, de la galerie d'écoulement des eaux, qui seront pins tard refoulées par les pompes. L'examen des renseignements réunis dans le tableau

DE LA MINE DE FER D'AUBOUli

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rappelé donne lieu à diverses observations intéressantes. Le terrain en x (fig. 6, Pl. XVI) fut congelé au bout de trente-six jours ; en y, il ne le fut que sept jours plus tard; cette différence tient à ce que le sondage 8 ter ne fut givré que longtemps après la mise en marche. Le sondage 7 ne givre que le vingt-cinquième jour ; le sondage 9 après vingt-sept jours ; et le sondage 8 après quarante-quatre jours seulement. En «, le terrain se gèle après trente-neuf jours ; en b, après cinquante-trois jours; en /, après soixante jours ; et, enfin, en h, g, e, d, après soixante-deux jours seulement. Ces irrégularités dans la répartition du froid s'expliquent, d'une part, par la disposition irrégulière des sondages, et, d'autre part, par ce fait que plusieurs tubes restèrent inactifs pendant longtemps au début de la période. Les débuts de la congélation furent particulièrement difficiles, car on n'obtint pas tout d'abord une circulation régulière du liquide dans les tubes congélateurs, et, après vingt-etun jours de marche, seize sondages seulement sur vingtquatre étaient recouverts de givre, indice de leur fonctionnement. La cause de cette irrégularité était l'obstruction de certains tubes, qu'il fallut démonter pour les visiter et rétablir la circulation. On peut l'attribuer aussi à la présence, sur les raccords des tubes avec les couronnes collectrices, de coudes assez prononcés où, à la mise en marche, avaient pu se produire des cantonnements d'air. Enfin, la section de la conduite d'amenée du liquide froid n'était que de 100 millimètres de diamètre, soit 2,6 fois plus petite que la section totale des vingt-quatre tubes centraux, ce qui ne favorisait pas une égale répartition du liquide, malgré les tentatives de réglage faites en ouvrant plus ou moins les robinets placés sur les conduites d'entrée.