Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 336]

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GISEMENT

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CERRO

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la roche aurifère du district de Vorospatack, en Transylvanie, qu'on désigne sous le nom de Dacite. Elle est très altérée en certains points, surtout au voisinage du gisement, et, en général, très minéralisée : imprégnations de pyrite et nombreux filons. Derrière elle à l'ouest on retrouve les schistes, et au delà des schistes, les conglomérats. Enfin, la plus grande partie des plaines marécageuses de San Andres, San Judas et probablement aussi San Juan, est recouverte d'un conglomérat spécial provenant sans aucun doute des altérations subies à la surface par la Dacite à laquelle il passe insensiblement en profondeur. C'est une sorte de tuf trachytique. Les terrains sédinientaires de l'Est, la Dacite de l'Ouest, s'avancent dans l'intérieur du cirque, et leur contact se fait suivant le contour du plateau qui en occupe la partie centrale, la ligne principale, véritable ossature du gisement, formant l'axe longitudinal. Nature du gisement. — On a écrit beaucoup de choses, sinon entièrement inexactes, du moins incomplètes, au sujet du gisement de Cerro de Pasco. C'est qu'on n'y considérait que les minerais d'argent superficiels, « pacos » et « cascajos », lesquels, malgré leur extrême abondance et leur très grande importance, ne constituent pas le véritable gisement, et n'en sont, au contraire, qu'une partie adventive, je dirai même accessoire, en ne me plaçant qu'au point de vue de la formation du gîte. On a ainsi soutenu que le gisement du Cerro était un amas, ou une série d'amas, ou encore une couche puissante. Ce serait, en somme, assez exact, s'il n'y avait que les « pacos » ; mais il y a bien autre chose que les « pacos » et d'ailleurs cette opinion ne tient aucun compte des nombreux filons qu'on observe au Cerro. Il est vrai qu'on a nié l'existence de filons; mais ceci est aller contre l'évidence, car l'observation même la plus

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superficielle ne permet pas de ne pas voir les puissants affleurements quartz o-ferrugineux qui parsèment le sol dans la ville et dans ses environs immédiats, et qu'il est si aisé de suivre et de relever. D'ailleurs l'existence de certains de ces filons est si manifeste que les ingénieurs américains qui avaient été chargés, il y a une douzaine d'années, d'étudier le Cerro au point de vue des minerais d'argent, tout en évitant de se prononcer sur le gisement lui-même considéré dans son, ensemble, se sont vus dans l'obligation de les mentionner. En réalité, le gisement de Cerro de Pasco est de nature essentiellement filonienne. Je ne donnerai pas la liste de tous les affleurements qu'on y peut relever; je signalerai seulement les deux filons à coup sûr les plus importants : celui dont les affleurements, dirigés nord 5° est, constituent les collines Hauja Pata, Santa Catalina et Mesapata, et sur le flanc ouest duquel se trouvent les plus considérables des découverts ou « tajos », d'où ont été extraits les minerais d'argent ou « pacos » ; et celui dont les collines de Cayac Chacuna sont l'affleurement principal, sur le flanc nord duquel se trouve le grand « tajo » de Matagente (3 à 4 hectares de superficie) et qui est dirigé nord 70° à 80° ouest. Chacun de ces filons se trouve à peu près exactement sur le contact entre la roche éruptive et les terrains sédimentaires. D'autres affleurements considérables se rencontrent dans les calcaires. Quant à la dacite, elle renferme un grand nombre de filons parallèles dirigés sensiblement est-ouest, et presque verticaux; mais ces filons sont beaucoup moins puissants que les précédents, surtout ceux d'entre eux qui sont le plus éloignés du centre du gisement, la colline de Santa Catalina. Par exemple, le filon situé près de l'entrée de la gorge de Rumillana n'a que 7 à 8 centimètres de puissance, tandis que les filons d'Ayapoto et de San Judas