Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 260]

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ÉTUDES SUR LES BASSINS HOUILLERS

quoiqu'il faille beaucoup se défier des listes brutes, que, ' pour vingt-neuf espèces communes à Bessèges et à Gagnières, il y en a quarante-cinq spéciales à Bessèges et vingt-deux spéciales à Gagnières. Il ne faut donc pas exagérer la portée des réserves que la persistance de quelques espèces a décidé M. Grand'Eury à faire, et il convient d'ajouter- que, malgré les réserves, la lecture attentive du livre do M. Grand'Eury montre bien qu'il ne conserve aucun doute sur la postériorité de la flore de Gagnières à celle de Bessèges. Il importe enfin de mentionner, en terminant, les constatations qui résultent des derniers travaux de Gagnières. Le puits do Gagnières, ouvert sur la rive gauche de la Gagnières, dans les couches supérieures du faisceau, a été approfondi de près de 600 mètres jusqu'à la cote 400; un travers-bancs au nord et une desceudorio de 100 mètres ont retrouvé trois couches de charbon (une de 0 m ,60, et une de 1 mètre, p. 58). Un second travers-bancs, à la cote 600, a recoupé plus près du puits un système île couches maigres, numérotées de 5 à 13 et semblant plissées en V. Les deux premières couches rencontrées appartenaient, d'après les plantes (p. 175), au système de Lalle ; los autres doivent donc correspondre au faisceau de Bessèges. Je reviendrai plus loin sur les curieux accidents, très faiblement inclinés, qu'ont rencontrés ces travaux (Pl. IX, fig. 2). Dans l'autre direction, c'est-à-dire vers le sud, le travers bancs à la cote 400 a rencontré deux fois, par suite d'une faille peu inclinée, dit accident en hauteur, le faisceau de Gagnières, et n'a pas encore atteint les couches de Molières, qui, par faille ou par superposition normale, doivent exister au dessus. Ilots de Molières et de Saint-Jean-de-Vale'riscle. — Les deux îlots de Molières et de Saint-Jean sont complètement séparés en affleurement des terrains précédents, Le caractère

BASSIN HOUILLER DU GARD

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commun des deux îlots est le grand nombre des couches, régulières, minces et souvent schisteuses, rappelant ainsi les couches du Nord plus que celles du Plateau ('entrai. A Molières dominent des grès fins, blancs, feldspathiques,avec schistes noirs intercalés; il va jusqu'à 45 couches ou filets do houille, avec 13 mètres de charbon; les couches exploitées sont à la partie, supérieure (Sainte-Mathilde et SaintLouis, 0'".5O; Sainte-Clémentine et Gravoulet, 1 mètre et i m ,05). A Saint-Jean, les grès sont plus gris et plus grossiers, souvent gratteux et moins feldspathiques ; les schistes qui les séparent sont un peu lustrés, avec beaucoup de nodules ferrugineux ; la série a 550 mètres d'épaisseur et contient 26 couches ou filets, avec 21 mètres do charbon; la proportion dos schistes s'accroît dans les parties supérieures. . Les travaux d'exploitation ont fait communiquer les couches de la base de Saint-Jean avec celles du sommet de Molières ; il n'y a donc aucun doute sur l'ordre relatif et sur la superposition dos deux systèmes. C'est une série de 1.400 mètres d'épaisseur totale, dont il faut trouver la place par rapport aux couches de la bordure. On peut noter qu'il la séparation dos deux faisceaux, entre SainteClémentine et Gravoulet, il existe un système schisteux avec grès fins, gris, qui avait été parallélisé par Emilien Dumas à un intervalle schisteux analogue, vers le haut des couches de Bessèges. Mais, malgré ce rapprochement, les dissemblances plus manifestes semblaient emporter la balance, et l'opinion commune était de considérer Saint-Jean et Molières connue un faisceau tout à fait supérieur, sans représentation le long du Rouvergue. L'étude de la flore faite par M. Grand'Eury s'est trouvée en désaccord complet avec cette idée : la flore de Molières est identique à celle de Bessèges (60 espèces communes sur les 90 que comprennent les deux listes), L'étude directe des empreintes dos couches de Saint-Jean les