Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 159]

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le manchon de verre, et nous avons alors constaté un défaut capital dans cet ajustage. La toile horizontale est munie d'une collerette en fer rigide A A', destinée à garantir le pourtour de cette toile; or cette collerette est faussée dans la lampe en question, de telle sorte que, la cheminée intérieure étant posée sur le manchon de verre VV, il y a, d'un côté (ainsi que le . montre la figure), un intervalle libre a, de 1 millimètre et demi d'ouverture, entre le manchon de verre et la collerette AB de la toile horizontale. D'autre part, l'armature C étant vissée jusqu'à refus (contact des butoirs BB'), nous avons constaté, au moyen de repères placés sur le manchon^que, probablement par suite de l'usure des doigts d, d' et de l'affaiblissement des ressorts, la pression exercée sur la collerette DD' du tamis est trop faible pour que l'intervalle a- soit sensiblement diminué. On ne peut d'ailleurs s'en apercevoir de l'extérieur, puisque ce bâillement a est caché par la partie verticale de la collerette DD' du tamis, et que, d'autre part, la collerette AB de la toile horizontale est trop rigide pour qu'on puisse faire jouer verticalement le manchon de verre, bien qu'il ne soit pas appliqué sur tout son pourtour supérieur contre la toile horizontale. Enfin, comme le diamètre intérieur de la collerette DD' du tamis est de 1 millimètre et demi supérieur au diamètre extérieur du manchon do verre, on voit qu'il peut exister une communication libre ininterrompue de 1 millimètre et demi d'ouverture (sur 2 centimètres de large environ) entre l'air extérieur et l'intérieur de la lampe, si le tamis se trouve poussé vers le bâillement a. En posant simplement le tamis sur la toile horizontale placée sur le manchon de verre, dans les conditions les plus défavorables indiquées ci-dessus, nous avons fait passer à volonté rinflammation au dehors, la lampe étant

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maintenue dans un mélange explosif au repos d'air et de gaz d'éclairage. Nous n'avons pu cependant réussir à obtenir ce résultat l'armature CO étant vissée à fond, à cause, sans doute, de la difficulté de maintenir en regard le bâillement du tamis et le bâillement a de la collerette ; mais il n'est pas douteux que cette circonstance a dû se rencontrer fortuitement dans la lampe telle qu'elle avait été préparée le jour de l'incident en question. Ces bâillements ont d'ailleurs pu être accrus par un second défaut que présente la lampe. Le rallumeur est maintenu par un écrou E faisant saillie sur le dessus du réservoir, et nous avons constaté que, à cause de la très grande épaisseur du verre (7 millimètres et demi), épaisseur d'ailleurs inégale, il peut arriver, dans certaines positions de l'écrou, et notamment lorsque celui-ci est vissé à fond, que le manchon de verre, même si l'on exerce une forte pression sur son pourtour supérieur, reste légèrement incliné par rapport à l'axe de la lampe. Dans ces conditions (représentées par la fig. ci-jointe), qui ont pour effet d'annuler totalement l'action des doigts d, d' sur une grande partie de la collerette AB, nous avons obtenu le passage de la flamme au dehors, dans les mélanges explosifs d'air et de gaz d'éclairage au repos, dans presque tous les essais (trois fois sur quatre), l'armature CC étant vissée à fond et la lampe ne présentant aucun signe extérieur de défectuosité dans l'ajustage de ses différentes pièces. En résumé, les défauts relevés dans la lampe incriminée sont tels que, dans les conditions les plus défavorables, mais pouvant se rencontrer simultanément en pratique, elle ne différait pas sensiblement d'une lampe a feu nu, ce qui explique aisément la flambée de grisou qu'elle a produite en atmosphère calme. Cet incident montre le danger que présentent les fermetures à butoirs fixes, l'usure des pièces et l'affaiblisse-