Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 65]

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SUR LA CRiSTALLOGRAPHiE DU FER SUR LA CRISTALLOGRAPHIE DU FER

visible. La fig. 15, Pl. I, représente la coupe, polie en bas-relief sur un parchemin mouillé légèrement imprégné de rouge, d'une branche de cristallite : la solution solide de carbone dans le fer, qui formait, à l'origine, la substance de la cristallite, a, comme on le voit, laissé déposer au point Ar.3.2.1 ses deux constituants sous forme de fer et de carbure de fer Fe 3 C, le mélange des lamelles alternantes composant ce qu'on est convenu d'appeler la perlite. Alentour, on a de la cémentite et un phosphure que le mode de polissage ne distingue pas. La fonte blanche fournit des cristaux, comme la fonte grise, et les mêmes, pourvu, bien entendu, qu'elle soit en deçà de Teutectique (environ 4,30 p. 100 de carbone) et qu'elle possède, par conséquent, deux points de solidification. C'est ainsi qu'un échantillon de fonte flhée, décrit par le D 1 ' Sorby(*), montre des cristallites rectangles dont la masse est de la perlite. J'ai fait chauffer dans le tube d'un four Leclercq, dans une brasque do charbon de bois, deux baguettes d'acier à 1,70 de carbone, de telle façon que l'une des extrémités, placée au centre du four, fût portée vers 1.300°, la température s'abaissant progressivement jusqu'à l'extrémité opposée. Dans ces conditions, il se faisait de la fonte liquide dans la région la plus chaude et, sur la partie restée solide, j'avais, sur un très court espace, toute l'échelle des fers carburés, depuis la saturation à la température de l'expérience jusqu'à 1,70, teneur primitive. L'une des baguettes fut trempée dans l'eau glacée, et l'autre refroidie avec le four. La fig. 16, Pl. II, est une coupe du bout fonteux de la barrette refroidie lentement : l'attaque, d'une durée

(*) Journal of the lron and Steel lnstitute, 1887, partie I, page 278 16.

fin.

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de dix secondes, a été faite par l'acide nitrique étendu de 4 fois son volume d'eau; le grossissement est de 20 diamètres. On distingue facilement trois régions : celle du bord, d'un gris uniformément sombre, est de la fonte grise, à graphite très divisé, dont la structure est ici indiscernable, parce que le mode d'attaque est mal approprié et le grossissement trop faible. Vient ensuite une bande mixte où des cristallites sombres, rectangulaires ou triangulaires, se détachent sur un fond clair. C'est de la fonte blanche dont la teneur en carbone décroît de la périphérie vers le centre ; les cristallites sont la solution solide de première consolidation, qui a laissé déposer, en se refroidissant, d'abord des lamelles de cémentite, puis Teutectique, perlite ou sorbite, suivant que la liquidation de la cémentite a été plus ou moins complète ; le fond clair, produit de seconde consolidation, est un autre eutectique, celui de la solution liquide, dont les deux composants sont la cémentite et la même solution solide qui avait formé le premier dépôt. Enfin, après la fonte blanche, on revient graduellement à l'acier dur primitif qui n'a pas été modifié et qui se compose de grains de perlite entourés et recoupés de lamelles de cémentite. La fig. 17, Pl. II, est prise sur la même préparation, au grossissement de 100 diamètres, après un simple polissage en bas-relief. Les cristallites rectangulaires de première consolidation viennent en creux et sont claires sur la photographie ; le fond est Teutectique cémentitesolution solide, auquel se mêlent, l'endroit choisi étant placé sur les confins de la fonte grise, des points plus noirs de graphite très divisé (graphite invisible de Forquignon, « graphitische temperkohle » de Ledebur). Pour les détails de cet eutectique, voir la fi,g< 18, Pl. II, prise dans la région de la fonte blanche (attaque de dix second? s par Tacide nitrique étendu de 4 fois son