Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 14]

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LES AUTOMOBILES A PETROLE

net ou pointeau, y aboutissent et servent l'un à l'arrivée d'essence pour le remplissage, l'autre à l'évacuation de l'air, le troisième au refoulement de l'air comprimé, et le dernier à l'écoulement de l'essence vers le brûleur. La pression de 200 à 300 grammes par centimètre carré est ordinairement obtenue au moyen d'une pompe à main, suivant le dispositif décrit plus haut pour les réservoirs principaux, sauf qu'en raison de la faible capacité du réservoir, qui ne dépasse pas en général 1 ou 2 litres, l'installation d'une soupape de sûreté n'est pas habituelle. Parfois on emploie une simple poire en caoutchouc dont le clapet remplace le robinet de refoulement d'air; dans ce cas, on se dispense de l'adjonction du manomètre, la faible résistance des parois de la poire présentant des garanties suffisantes contre une élévation excessive de la pression. L'installation d'un réservoir spécial est naturellement inutile, lorsque le réservoir principal est lui-même sous pression ; un simple branchement sur le tuyau d'essence allant au carburateur suffit alors pour l'alimentation du brûleur. Pour l'inflammation électrique, la paroi de la chambre d'explosion est traversée par un tube de porcelaine, appelé « bougie », au centre duquel passe l'une des électrodes ; l'autre est constituée par la masse métallique même du cylindre et de tout le mécanisme jouant le rôle de la terre dans les installations télégraphiques. Le plus souvent c'est une étincelle d'induction qu'on fait jaillir entre un point de la masse et l'extrémité de l'électrode jsolée, qui se termine alors par une pointe mousse de platine dont la position est réglée de manière à donner une étincelle de 1 millimètre environ de longueur. L'appareillage se compose, dans ce cas, d'une bobine d'induction et d'une source primaire d'électricité, qui est soit une pile, soit plus souvent un accumulateur,

ESSAI DE DESCRIPTION MÉTHODIQUE GÉNÉRALE

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et donne une tension électrique de 2 à 3 volts ; une « came d'allumage », montée comme celle de commande de la soupape d'échappement, produit aux moments voulus la fermeture et la rupture du circuit primaire. Un autre dispositif, dispensant de la bobine d'induction, consiste à produire une étincelle de rupture du courant primaire à plus haute tension ; l'extrémité de l'électrode isolée est alors en relation avec une petite palette oscillant autour d'un axe qui traverse la paroi de la culasse et qui est mis en mouvement de l'extérieur au moyen d'un mécanisme de distribution semblable à celui de la soupape d'échappement ; le contact est produit un peu avant le moment voulu pour l'inflammation, puis brusquement rompu à ce moment. Les inconvénients de l'inflammation électrique résultent de la plus grande complication d'installation, des ratés provenant de mauvais contacts ou de mauvais isolements, enfin de l'épuisement, après un certain parcours, des piles ou accumulateurs et de la difficulté de leur rechargement. On a réussi, il est vrai, mais au prix d'une complication plus grande encore, à atténuer beaucoup ce dernier inconvénient, en installant sur la voiture même une petite dynamo mue par le moteur lui-même et servant, en marche normale, à produire le courant nécessaire, et même, en descente, à recharger les accumulateurs ; ces derniers ne sont plus alors utilisés que pour les démarrages et dans les rampes; un commutateur multiple placé sous la main du conducteur lui permet de marcher à volonté à un régime ou à un autre. Quant aux avantages de l'inflammation électrique, ils résultent surtout, en outre de la diminution des chances d'incendie de la voiture, de la facilité qu'on a à le supprimer momentanément, ce qui constitue un moyen très commode et très efficace de ralentissement, et de la possibilité de déterminer de façon rigoureuse et même de