Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 6]

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LES AUTOMOBILES A PETROLE

véhicules : la vapeur, l'électricité, le pétrole. Mais les voitures à pétrole sont do beaucoup les plus nombreuses; elles comportent d'ailleurs une complication d'organes et une variété de dispositifs beaucoup plus grandes. Aussi les avons-nous choisies pour sujet de la présente étude. Quoique la plupart de ces organes soient bien connus des lecteurs des Annales des Mines, nous avons pensé qu'il pourrait y avoir un certain intérêt à présenter une analyse méthodique des diverses fonctions à remplir dans tout automobile à pétrole, et, pour chacune d'elles, une sorte de tableau synoptique, avec classification rationnelle, des divers dispositifs employés pour y pourvoir. L'ingéniosité des inventeurs a d'ailleurs tellement multiplié les solutions de chacun des problèmes qui se posent que nous ne pouvons avoir la prétention de les mentionner toutes ; nous avons cherché à faire ressortir surtout, pour chaque résultat à obtenir, les principes mécaniques ou physiques les plus ordinairement appliqués et ceux qui paraissent présenter une originalité spéciale, et ce sans entrer dans des détails de description qui nous auraient fait sortir de notre cadre. Notre étude ne comportera, d'après cela, la description complète du système d'aucun constructeur, et on comprendra même les raisons, résultant de notre situation officielle, qui nous empêcheront de citer, no pouvant les indiquer tous, le nom d'aucun d'entre eux à propos de la mention que nous ferons des divers appareils élémentaires qu'ils emploient sur leurs voitures. Nous passerons successivement en revue, dans les chapitres qui vont suivre : les carburateurs qui produisent le mélange explosif, les moteurs qui l'utilisent pour engendrer le mouvement, les transmissions qui communiquent ce dernier à la voiture, enfin les appareils de direction et de freinage nécessaires pour assurer la sécurité de la circulation du véhicule,

ESSAI DE DESCRIPTION METHODIQUE GÉNÉRALE

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CHAPITRE I. RÉSERVOIRS ET CARBURATEURS.

Les automobiles qu'on est convenu d'appeler à « pétrole » sont très généralement actionnés non par du pétrole proprement dit, c'est-à-dire par de l'huile lampante éteignant l'allumette qu'on y plonge, mais par de l'essence de pétrole d'une densité de 0,68 à 0,70, émettant, à la température et sous la pression atmosphérique habituelles, des vapeurs inflammables et capables de former avec l'air, dans des limites assez étendues de proportions respectives, des mélanges détonants. Tuyauterie. — Il est donc tout d'abord nécessaire à la sécurité que les réservoirs et tuyaux destinés à contenir cette essence soient bien étanches ; les pièces de tuyauterie sont à cet effet soigneusement brasées, et les tuyaux, toujours de faible diamètre, contournés, autant que possible sur une partie de leur longueur, en spires qui les rendent moins sensibles aux effets des trépidations et secousses provenant tant de la marche de la machine que des irrégularités de la chaussée. Réservoirs. — Les réservoirs, de leur côté, sont généralement fermés par des bouchons à vis; le remplissage s'en effectue souvent au moyen d'un entonnoir qui se visse à la place du bouchon, afin d'éviter tout épandage extérieur d'essence. Lorsque les réservoirs sont enfermés dans la carrosserie et protégés ainsi des chocs extérieurs, leur construction ne présente rien de bien particulier et ressemble fort à celle des bidons de ferblanterie. Si, au contraire, comme cela arrive souvent, le réservoir est placé exté-