Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 216]

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L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

DANS LA RÉGION DE SAINT-ÉTIENNE

spécial muni-d'une grue de moulé ; elles créent un atelier de moulage et étuves de grandes 60 tonnes avec fosses analogues sont faites à Saintdimensions. Des installations Étienne et permettent d'aborder la fabrication de pièces moulées de 20, 30 et même 35 tonnes ; l'usine de Saint-

dans la Loire une fabrication nouvelle en installant un train-machine et un atelier de tréfilerie. Après des débuts assez difficiles, cette nouvelle fabrication devient aussi importante que rémunératrice, et elle ne cesse pas alors de progresser ; la production annuelle des fers-machines et des fils d'acier atteint actuellement près de 2.000 tonnes. On fabrique la corde de piano, les fils d'acier pour câbles de mines ; suivant l'usage auxquels ils sont destinés leur résistance à la rupture peut être seulement de 60 kilogrammes, ou bien atteindre 180 kilogrammes par millimètre carré.

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Chamond établit des engins encore beaucoup plus puisfacisants, qui lui permettent de couler et -de manoeuvrer lement des- lingots et des pièces pouvant atteindre petites pièces 120 tonnes. Des ateliers de moulage pour sont installés à Unieux, à Assailly. moulages de On livre couramment à l'industrie des tous poids et de toutes - dimensions : bâtis de machines. étraves, étambots, surbeux, cadres de gouvernails, cylindres et pistons à vapeur, roues de wagonnets, engreon peut nages, hélices, etc... Comme pièces remarquables, citer les roues de locomotives, les cylindres de presses hydrauliques étanches sous les pressions les plus élevées. A l'Exposition de Lyon, en 1891, figurent le piston bâti de machin, vapeur du Lazare-Carnot (Firminy), le Boudu Masséna (Firminy), l'ossature du gouvernail du vines (Saint-Étienne). Les éprouvettes découpées dans pièces recuites donnent des résistances qui atteignent, carré pour un allongement 52 kilogrammes par millimètre de 21 p. 100 mesuré sur 100 millimètres. de Pour les petits moulages, les usines de Firndny et Saint-Étienne installent spécialement des petits fours de qui per2 à 3 tonnes, du type Biedermann et Harvey., fluides. aciers très chauds et très mettent (l'obtenir des aciéLes moulages d'acier au creuset sortent surtout des L'usine Jacob ries d'Unieux, de Firminy, d'Assailly. le privilège de fabriquer des aciers Holtzer semble avoir extra-doux ;. on peut, entre autres Pièces,: signaler des ancres pour la Marine dont la tige subit le ployage à froid. sans manifester aucune gerçure. C'est également à partir de 1880 que Firminy introduit -

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Il n'est .pas sans intérêt de rappeler qu'il y eut autrefois une tentative de fabrication des fils dans la Loire. En 1820, une tréfilerie d'acier et de cuivre avait été établie à Saint-Étienne : 80 filières produisaient par semaine 250 kilogrammes de fils d'acier dont le prix variait de '6

francs le kilogramme. L'entreprise fit d'ailleurs de mauvaises affaires et fut arrêtée en 1823. à 8

Les aciers spéciaux. - Le cubilot Reflet. Les usines de la région se transforment surtout en vue des fabrications spéciales destinées, à la Guerre et à la Marine; .on renonce aux produits de qualité courante, pour s'appliquer à peu près exclusivement aux produits chers qui exigent pour leur fabrication des soins tout particuliers et des métaux d'une qualité exceptionnelle. On trouve difficilement des matières premières pour ces aciers spéciaux,

pour ces fers fins dont la Loire se fait une spécialité; aussi dès son apparition, en 1885, le procédé d'épuration des fontes, imaginé par Rollet, reçoit le meilleur accueil.

C'est par le concours de l'usine de Saint-Chamond que Rollet est mis à même d'appliquer en premier lieu son procédé; il n'a -d'abord en vue que la désulfuration des fontes destinées à être déphosphorées par le procédé